Le monde d'Amatsu!
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

 

 Le Palais

Aller en bas 
+2
SuperSaumon
Dilandau
6 participants
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Le Palais   Le Palais EmptySam 26 Jan - 13:34

"Voici le dernier étage réellement connu des habitants. On y accède en descendant l'escalier D de l'étage de la Cathédrale. Le point le plus remarquable de cet étage, hormis le fait qu'il ne soit constitué que d'une section Omega, est qu'il n'a pas, ou plus, de sol mais laisse entrevoir à la place un imense gouffre noir duquel ne remonte aucun bruit. C'est aussi là que s'arrête l'Echelle de Jacob, mais apparemment pas par construction mais, à en voir l'état de la partie du cylindre qui s'enfonce dans ce vide, par destruction. Le Palais, comme il est appelé, qui compose tout cet étage semble alors être une construction totalement improbable. Comme s'il s'agissait d'une maison sur pilotis, ce dernier repose sur d'imenses piliers de pierre qui s'enfoncent dans l'infinité ténèbreuse. Néanmoins, il n'est pas posé comme un bloc massif dessus, il est en fait composé de nombreux bâtiments répartis un peu partout dans l'étage, tenant sur leurs piliers et reliés par de nombreuses passerelles en pières, elles aussi sur ces gigantesques colonnes, comme autant de ponts. Les murs du Palais sont grisés mais laissent facilement paraître des preuves d'une ancienne blancheur resplendissante, tandis que les toits sont tous composés de tuiles bleues. L'organisation des bâtiment dans l'espace semble totalement anarchique et il est très facile de se perdre dans le dédale de passerelles aussi bien que dans les nombreuses pièces des bâtiments. Leur intérieur, bien que montrant clairement qu'il est laissé à l'abandon, garde de nombreuses traces de son prestiges d'antan : de nombreux tableaux magnifiques, des meubles d'un bois d'une rare qualité, partout des dorures, de grands tapis et des tapisseries merveilleuses. Ce Palais est aujourd'hui presque quasiment abandonné sauf par certains habitants exclus, volontairement ou non mais aussi au groupe des Chercheurs de la Vérité qui ont établi leur quartier général dans la salle du trône et les salles environnantes. Néanmoins, cet étage est dit recélé plein de secrets et de trésors, ce qui en fait un endroit régulièrement parcouru par de nombreux chasseurs de trésors et autres créatures cupides, rendant l'endroit parfois dangereux, surtout la nuit."


Dernière édition par Dilandau le Dim 30 Mar - 11:50, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyDim 3 Fév - 20:10

Il est de ces jours où on aimerait rester couché, ne pas être obligé de se lever avec ce sentiment désagréable qu’on va passer une journée pourrie dont le seul impératif va être de résister à la tentation de se recoucher avant la fin. Ce genre de journées où on sait dès le départ que toutes les déités possibles et inimaginables auxquelles ont pu croire les êtres vivants jusque là vont s’acharner sur soi pour des raisons connues d’elles seules, et même sans raison d’ailleurs. Des journées où on aura l’impression que toutes les autres personnes venaient de découvrir tout le malheur qui les accablait tant elles se montreront désagréables et impitoyable avec nous. C’est généralement au début de ces journées-là que le soleil décide de nous réveiller de ses rayons agressifs, alors même qu’on était en train de déguster le plaisir d’un voyage onirique dans le meilleur des mondes : celui de nos songes.
C’est pourquoi Lain, quand l’astre flamboyant délivra en plein dans ses paupières closes sa désagréable lumière, en même temps qu’elle tentait vainement de parer le rayonnement brûlant de sa main, lui adressa toute sa reconnaissance pour toutes ces journées qu’il lui obligea de subir dès l’aurore :


« Ptain… mais barre-toi saloperie ! »

Après quoi, dans un accès de rage, fortement diminué par la fatigue encore présente, elle lança sans grande conviction un oreiller rongé par les mites sur la seule fenêtre de la pièce. Les yeux ouverts mais l’esprit encore absent, elle se demandait s’il était vraiment nécessaire qu’elle se levât. Après tout, personne n’avait vraiment besoin d’elle et elle n’avait rien de prévu… après quoi un puissant grognement remontant de son ventre lui donna une raison suffisante pour rassembler son énergie face à sa flemme.

Elle se leva alors mollement et, trop fatiguée pour voler, déambula sur les briques froides de la chambre. Par un caprice de confort, Lain avait décidé qu’elle passerait désormais ses nuits dans une des nombreuses et luxueuses, ou en tout cas elles ont du l’être un jour, chambres du Palais. Celle-ci était munie d’un très grand lit à baldaquin au bois finement sculpté qui devait avoir une certaine prestance lorsqu’il était encore couvert de ses draps et couvertures brodées. Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques morceaux de tissus déchirés que les mites avaient décidé de transformer en dentelle, couvrant de façon bien pathétique le noble meuble. Le reste de la chambre était à l’image de ce lit : vieilles tapisseries délavées et déchirées, meubles poussiéreux et bancales n’abritant aujourd’hui plus que des familles d’insectes squatters et toiles d’araignées en abondance dans chaque coin sombre. Néanmoins, le coin offrait un certain confort tout relatif et surtout on pouvait y loger autant qu’on le désirait sans rien devoir à personne, en tout cas tant qu’on n’était pas chassé par quelqu’un de plus gros et plus fort.

S’habillant, elle se regarda un moment dans la glace et prit différentes postures qu’elle estimait sensuelles avant de lancer un baiser à son reflet. Se considérant prête, elle jeta un dernier regard dans la chambre, se rappelant un impératif capital. Ayant localisé sa cible, elle attrapa un bout de pain qui siégeait triomphalement par-dessus une couche de poussière d’un vieux secrétaire et le dégusta tandis qu’elle quittait à pas lent son dortoir. Elle se retrouva alors directement à « l’extérieur » comme le lui rappela l’air frais qui remontait des profondeurs dans un terrifiant mugissement. Elle jeta un coup d’œil en dessous, dans ce gouffre sans fond, se demandant un moment si elle irait un jour voir ce qui s’y trouvait. Elle avait essayé, une fois, et, tout autant apeurée par les profondeurs insondables qui l’attendaient que par l’envergure de la tâche, elle n’était sans doute pas descendue plus bas qu’une dizaine de mètres. Alors à la place, elle regardait faire les chercheurs, aussi bien ceux attirés par l’or que par la Vérité, la démarche et le résultat étant de toute façon les mêmes. Elle espérait qu’un jour l’un d’eux lui rapporte des informations sur une quelconque magie ou technologie dont elle pourrait utiliser la mystérieuse puissance. Peut-être que là-dessous étaient enfouis les secrets les plus importants de Moëmif, ceux qui la mèneraient directement au Pouvoir. Mais pour le moment, elle n’en était pas là et, tandis qu’elle finissait lentement son maigre repas, des cris et de gros bruits sourds, une agitation très rare à cet étage zt à une telle heure, attirèrent son attention.

Elle vola alors par-dessus les vieux toits bleus vers cette source de pollution sonore, trop curieuse pour se préserver d’aller jeter un coup d’oeil. Pourtant, elle avait décidé qu'aujourd’hui, qui s’annonçait finalement vraiment être une journée chiante, de ne rien faire afin d’éviter tous les problèmes. On repassera une autre fois pour les distractions. Alors pourquoi fallait-il qu’un groupe d’imbéciles, sans doute éméchés, trouvent hilarant de choisir ce jour pour aller faire leur vacarme? Elle se posa alors sur un toit environnant, observa et écouta, les oreilles dressées. Un coup du désintégrateur soi-disant… encore un pauvre type prétendument innocent qui se retrouvait transformé en boule de billard sans passer par la case Jardin, quelle fin idiote. Sans doute avait-il encore plein de projets pour son futur et voila que maintenant il avait rejoint l’Inconnu. Fallait vraiment pas être dégourdi pour terminer comme ça. Lain ne craignait pas spécialement le mystérieux « criminel », se pensant totalement à l’abri. Et puis de toute façon qui lui en voudrait ? En tout cas au point de la faire disparaître. Inconcevable ! Par contre elle, en voulait à ce type qui avait trouvé malin de se faire désintégrer ici, vu que parti comme c’était, il y allait avoir un bel afflux de pécores pour plusieurs cycles qui viendraient contempler la scène du crime. La Thisbane s’allongea alors sur le toit, à demi somnolente et trouva comme seule distraction de lancer des cailloux sur le chemin qui passait en dessous.
Poc. Elle pourrait peut-être profiter de l’animation pour s’amuser un peu remarquez. Poc. Et puis il y aurait peut-être quelques bourses à délester de leur contenu superficiel. Poc. Après tout elle en avait plus besoin qu’eux. Poc.« Aouch ! » Ils savent de toute façon pas…

« Aouch ? »

Pas normal ça. Ses oreilles se dressèrent et, tandis qu’elle réexpédia une salve de cailloux pour confirmer les faits, elle passa sa tête à l’extérieur du toit pour voir la source de cette curiosité sonore. C'était une sale tête. Mais une sale tête connue, ce qui d'ailleurs ne diminue pas sa laideur, et peut-être même au contraire. C'était un Benzert qui accusait le coût des âges, le coût d'une longue vie sans doute bien utilisée et à laquelle il s'accrochait jusqu'au bout, comme un bigorneau à sa coquille. C'était un type fier, cupide et orgueilleux mais Lain avait une affaire de grande importance en cours avec lui, en tout cas jusqu'à ce qu'elle lui jette des cailloux. Il ne sembla pas néanmoins lui en tenir rigueur et la dévisagea plutôt d'un air blasé tandis qu'elle s'asseyait tranquillement sur le bord du toit, lui retournant son regard. Ce Benzert était aussi du genre à aimer la franchise et la rapidité, aussi il l'aborda sèchement :

"T'as mon fric ?
_T'as l'objet ?"
, Lain au tac-au-tac
"Pas encore mais...
_Alors non."


Et alors, tandis qu'elle s'éloigna en volant de son interlocuteur, celui-ci ajouta :

"Mais on y est presque j'en suis sûr... et quand on l'aura enfin trouvé, t'auras intérêt à avoir l'argent nécessaire."

Il avait raison, elle le savait, c'était le marché. Il allait lui falloir beaucoup de molidon sinon elle pouvait dire adieu à tous ses beaux rêves de gloire et de puissance. Où pouvait-on trouver de l'argent ? Sur les pigeons. Où pouvait-on trouver des pigeons ? Là où ya du monde. Où pouvait-on trouver du monde ? L'étage Primo !
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
SuperSaumon
Tarte à la Framboise
SuperSaumon


Nombre de messages : 1373
Age : 34
Date d'inscription : 28/08/2006

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 28 Mar - 19:52

"Alors, t'en penses quoi ?"
Le vieux Benzert qui avait parlé détourna le regard de son reflet pour jeter un coup d'œil dans son dos. Son sourire s'éclipsa quand il aperçut par terre un petit tas de vêtements.
"Merde ! Où est-ce qu'il est encore passé ?!"
Il s'élança dans le dédale de miroir qui caractérisait cette partie du château.

Heureusement pour lui, il connaissait mieux le chemin que sa proie et rattrapa, au moment même où il franchissait la sortie, un petit marsupial affolé. Le Benzert lui sauta dessus mais, perdant sa concentration, l'animal reprit sa forme originale. Pendant un instant, on eut cru que le Benzert se battait avec son propre reflet, comme échappé d'un des miroirs.
Mais celui-ci, que sa métamorphose avait déséquilibré, bascula dans le gouffre en poussant un cri d'effroi.

L'humeur maussade, Bidh'Ul rentra à nouveau dans "sa salle" - depuis qu'il l'avait découverte, il en avait fait son refuge intime, séduit par ses multiples glaces, dont l'image était toujours rendue avec une perfection plus vraie que nature. Le visage crispé, il suivait d'instinct les couloirs réfléchissants, maudissant son manque de prévoyance. Ce n'était pas la première fois qu'il oubliait que ceux de sa race, contrairement à lui, étaient capables de se changer en animaux, et de se jouer ainsi de liens ou des murs qui les retenaient !

Il enfilait les vêtements abandonnés, directement par-dessus les siens. Son déguisement était remarquable : cela faisait plus d'une semaine qu'il le perfectionnait. Depuis qu'il avait surpris une conversation confidentielle entre sa victime (probablement une sorte de chercheur de trésors) et une Fée noire, il ne pensait qu'à la belle récompense qu'elle avait promise à l'autre, en échange d'une certaine "marchandise".

A ce moment de ses réflexions, une angoisse soudaine lui serra l'estomac. Il n'osait pas regarder derrière lui, mais les miroirs, qui couvraient la totalité des murs de la pièce, lui renvoyèrent l'image qu'il redoutait tant de voir : un coin de table vide. Celui où il avait posé, quelques minutes auparavant, le petit paquet censé contenir la marchandise en question. Dans la précipitation, il n'avait pas remarqué que l'autre l'avait emportée. A présent, elle était probablement avec lui au fond du gouffre, si tant est que celui-ci ait un fond; et comme il n'avait pas pris le temps de regarder en quoi elle consistait, il ne pourrait jamais conclure le marché !


"Vas quand même voir la Fée, on improvisera..."
Sa Voix craignait qu'il perde espoir : la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés dans ce genre de situation, à voir tous leurs efforts réduits en poussière par un petit imprévu, il avait cessé pendant un mois de faire appel à Elle. Bien que peu convaincu, il se mit en route, traînant les pieds d'un air découragé. Il se rendit vers l'endroit où il avait surpris la discussion, la première fois : il ne savait pas où vivait la Thisbane, c'était probablement le meilleur endroit pour chercher. Un bruit grossit au fur et à mesure qu'il arrivait : une petite assemblée se tenait massée sur une passerelle assez large, gigotant et parlant très fort.

Toujours perdu dans ses pensées déprimantes, Bidh ne prêta aucune attention à ce qui se disait; il ne revint à lui que lorsqu'il reçu un caillou sur le sommet du museau, bientôt suivit par quelques copains à lui. Levant la tête, il découvrit celle qu'il cherchait : il se demanda s'il était content ou non de l'avoir trouvée...

"T'as mon fric ?", demanda-t-il, peu convaincu
"T'as l'objet ?
- Pas encore mais...
- Alors non."
*Ben tiens, j'm'y attendais pas...*


Le Benzert s'apprêtait retourner dans "sa salle", afin de se replonger dans ses méditations métaphysique sur le sens de sa vie, lorsque :
"Mais on y est presque j'en suis sûr... et quand on l'aura enfin trouvé, t'auras intérêt à avoir l'argent nécessaire."
Sa Voix venait d'avoir une idée plutôt séduisante. Apparemment, la Fée noire n'était pas très pressée, ça lui laissait donc le temps soit de découvrir ce qu'elle désirait si avidement, soit de trouver où elle détenait la fortune de molidon promise. Il retira les vêtements du vieux, les jeta dans le vide à côté de lui et reprit son apparence habituelle; puis tenta du mieux qu'il pouvait de suivre la Thisbane, qui pouvait, elle, voleter tranquillement sans avoir à se soucier du dédale de passerelles.
Revenir en haut Aller en bas
http://lecoloniseur.canalblog.com
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 11 Avr - 13:04

Une sur-activité inhabituelle sur les étroites passerelles du Palais et tout ça sans doute encore à cause du désintégrateur, dont les quelques folies s'étaient transformées en phénomène de société. C'était alors tout un défilé de mercenaires, chasseurs de prime ou de types simplement curieux ou inconscients, ou les deux. Tous venaient coincer un tueur supposé qui avait sans doute déjà mis les voiles depuis un moment pour une récompense non confirmée, quelle connerie ! On aurait d'ailleurs tous pu les prendre pour des criminels tant ils affichaient une tête de tueur mélangé à celui d'une bête traquée sur les nerfs comme si le premier ami qui viendrait leur poser une main sur l'épaule se verrait élecrocuté jusqu'à la mort sur le champ. D'ailleurs ce n'était pas très loin de la vérité puisque plusieurs duels se déroulaient ça et là, généralement entre deux Anwileins à cause d'un regard trop insistant ou d'une parole légère lancée sans pesée, mais, en ce jour de fête, ces joutes d'orgueil s'étendaient à toutes les races représentées. Aussi y avaient ils un peu partout effusions de sang, cris et même paris, si bien que l'on pouvait croire qu'ils avaient tous oublié la raison de leur venue dans cet étage.

Mais tout ceci n'étonnait guère Lain qui voletait avec dédain par dessus la foule grouillante croisant parfois un de ses semblables, à qui elle n'accordait d'ailleurs pas beaucoup plus d'estime, ne se reconnaissant plus depuis longtemps appartenir à cette race sur laquelle elle n'avait jamais pu compter. Non ce qui ne cessait de la surprendre c'était que personne ne tombât des passerelles.


« Mais bordel ! C'est complètement incohérent ! »

C'était totalement irrationnel ! Tout ce flot de personnes, tout cette concentration de types pressés pas bien soucieux du bonheur des autres qui se bousculaient, se poussaient, se frappaient sans ménagement et pourtant tous arrivaient à rester sur le chemin, n'offrant pas encore leur corps au monstreux gouffre affamé dont le silence angoissant qui en remontait faisait était le râle d'une bête imense. Quelquefois la Fée s'arrêtait devant le spectacle d'un malheureux au bord du vide, chancelant, essayant tant bien que mal de récupérer son équilibre par de larges moulinets avec ses bras. Elle attendait avec impatience le moment où il irait finalement terminer sa danse maladroite dans les ténèbres dans un cri d'effroi vite étouffé. Ce n'était ni du sadisme, ni de la méchanceté, juste beaucoup d'ennui et une pointe de voyeurisme. Pourtant il était clair que personne ne pensait à son bonheur puisque d'une pirouette du destin, le malhabile finissait toujours par recouvrer, la peur encore au ventre, l'agréable sensation de stabilité de ses pieds sur la passerelles, parfois de lui-même, d'autre fois grâce à une aide providentielle, une main salvatrice. Non mais de quoi je me mêle ? Ils avaient tous décidé de lui pourir sa journée jusqu'au bout ? Elle l'avait de toute façon senti qu'il faisait pas bon mettre le pied hors du lit aujourd'hui.

Néanmoins il aurait été bête de ne pas profiter d'un tel afflux pour se remplir un peu les poches. Après tout, avec les têtes d'énervés qu'ils se payaient, ils devaient plus surveiller la distance de leur main à leur arme que celle de la main d'un pick-pocket à leur bourse. Elle descendit alors doucement au niveau du sol et se fondit avec habileté dans le flot des bourses sonnantes. Sa technique était toujours la même dans ce genre de foule, on change pas une équipe qui gagne. Elle bousculait un pecor, se servait de sa petite taille afin de se dissimuler et qu'un autre se fasse accuser à sa place ce qui, dans 90% des cas (les 10% restant étaient dus aux vieux, handicapés ou pire, pacifistes), déclenchaient une bagarre, qui lui donnait alors toute la diversion nécessaire pour qu'elle accomplisse son forfait. Et puis peut-être que l'un d'eux finirait par chuter dans le vide.

En tout cas s'attela-t-elle avec un sérieux amusement à cette tâche. Elle n'étais pas pauvre, loin de là, elle s'était d'ailleurs fait un certain stock qu'elle avait intelligent jamais réparti dans diverses cachettes à travers la Tour, mais elle était plutôt cupide. Posséder de l'argent la faisait se sentir au-dessus des autres, la faisait exister économiquement et donc socialement et, même si elle n'évait pas un train de vie très coûteux, elle en voulait toujours plus. Et puis surtout, pour mener à bien ses projets et notamment sa dernière transaction en cours, elle allait en avoir besoin de vraiment beaucoup. Alors il n'étais pas l'heure de tomber dans ce genre de sentimentalisme niaiseux qui vous dégoulinait toujours sur les yeux au moment où ils étaient le plus utile. Elle pilla alors quelques bourses avant de décider qu'il était temps de changer de coin et se dirigea vers les escaliers afin de remonter vers Primo, prenant lentement de la hauteur quand elle sentit une prise étouffante sur sa nuque qui la tira en arrière. Puis la pression changea de coin et c'est cette fois sur sa gorge qu'elle sentit la main se refermer, lui permettant de faire face à son bourreau. Il avait une sale tronche, le genre de type qu'on sentait devenu chasseur de prime parce que personne n'en aurait voulu pour faire un autre boulot. Il exhibait un oeil crevé blanchâtre et ne possédait guère plus de 2 dents viables jaunes. En outre il puait la sueur, l'alcool, la sueur, les détritus, la sueur et tout un tas d'autres trucs bien dégoûtants. Son autre main qu'il tenait ouverte bien en évidence laissait supposer en plus qu'il voulait sans doute récupérer ses sous. C'était assez rare d'ailleurs ne pas frapper avant de récupérer son dû par ici. Néanmoins, Lain tenait aux fruits de son travail et puis après tout, voler c'est voler, reprendre c'est revoler non ? Du coup, les oreilles baissées, elle envoya un regard de chien battu à son agresseur, ce qui ne sembla pas beaucoup affecter le borgne puant.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
SuperSaumon
Tarte à la Framboise
SuperSaumon


Nombre de messages : 1373
Age : 34
Date d'inscription : 28/08/2006

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyLun 12 Mai - 20:22

C'était déjà bien assez dur de suivre ce gnome volant, avec tous les détours et les impasses dont recelait le palais. Mais en plus de cela, la populace de Moëmif avait précisément choisi cet instant pour venir faire du tourisme dans le coin. Bidh'Ul luttait pour avancer à travers cette foule compacte, jouant des coudes et évitant de trop s'approcher du bord des passerelles. De temps à autre, il se hissait sur la pointe des pieds afin de repérer, au-dessus des dizaines de têtes qui l'entouraient, la petite créature bleue. Par chance, celle-ci faisait des arrêts régulier, comme si elle l'attendait. Malgré tout, elle gagnait de plus en plus d'avance. C'était dans ce genre de moment qu'il regrettait de ne pas pouvoir se transformer en piaf, en insecte, ou n'importe quel truc volant !
"T'arrête de dire des conneries pareilles ! Ce que tu sais faire vaut bien mieux que les pouvoirs de n'importe quel autre Benzert !"
Sa Voix détestait lorsqu'il remettait en cause son originalité. Pour Elle c'était comme s'il l'accusait, comme s'il eût préféré La rejeter, bien qu'en réalité il ne faisait aucune différence entre Elle et son propre esprit.

Tandis qu'il traversait le troupeau de curieux, il captait des bribes de conversation.

"…un cri atroce, comme s'il voyait les Vapeurs…"
"…on dit que c'est un Mutant qui fait ça. - Tu parles ils sont bien trop minables pour…"

Il tentait de ne pas se laisser distraire, mais ne pouvait pas s'enlever de la tête le mépris grandissant qu'il éprouvait envers tous ces pécores.
"…comme je te dis : d'un coup, sans laisser de trace…"
Que leur importait la disparition d'un inconnu ? Des centaines d'habitants de la Tour, parmi toutes les races, se faisaient éliminer chaque jour, sans faire autant d'émules.
"…boule et PAF ! ça a fait des chocapic…"
Et les motifs n'étaient pas toujours plus justifiés que dans ce cas là. Après tout, qu'est-ce qui leur disait qu'une telle mort n'était pas préférable à une éternité sans but dans le Jardin ?
"…il y aura sûrement une récompense gigantesque, tu verras…"
Un énorme Manodien en armure le bouscula violemment. Si seulement ce "désintégrateur", comme ils l'appelaient, pouvait débarrasser l'endroit de tous ces gêneurs !

Lorsqu'il releva la tête de nouveau, il ne parvint pas à retrouver sa cible. De nombreux autres Thisbanes circulaient dans tous les sens, ce qui ne facilitait pas la tâche, mais il était certain que sa vue perçante pourrait la distinguer, si elle se trouvait toujours parmi eux. Cette fois, il l'avait vraiment laissée s'échapper ! Il eut une soudaine envie d'envoyer tous les badauds alentour visiter le fond du gouffre, et il n'aurait sûrement pas hésité à le faire s'il ne craignait pas d'y être expédié à son tour. Soudain, la Fée émergea du flots des passants, vola sur quelques mètres et y replongea de plus belle. Si elle jouait à ça, il n'était pas sorti de l'auberge ! Il repartit en chasse : au moins, il était sûr qu'elle suivait le sens des passerelles.

Il était presque à sa hauteur lorsqu'il la vit se faire étrangler par un vieil Anwilein rachitique (pour un Anwilein, en tout cas). S'arrêtant à une courte distance devant lui, il essaya tant bien que mal de composer son visage. Imiter une autre race, sans miroir de surcroît… ça n'allait pas être fameux. Mais peu importe, l'important était de lui foutre une trouille suffisante. Lorsqu'il se sentit prêt, Bid se baissa, avança à travers les jambes et se releva juste derrière la Thisbane, face à son tortionnaire. Celui-ci afficha une expression de terreur sans nom, la bouche ouvert comme pour pousser un cri qui ne voulait pas sortir; il recula lentement, d'un pas maladroit, et chuta dans le vide, libérant la Fée de son étreinte. La Voix du Benzert semblait hurler de rire dans sa tête : peu importait que l'Anwilein ait vraiment cru voir son sosie, ou qu'il ait été effrayé par un mélange indescriptible entre son visage (déjà peu engageant) et celui de Bid; le résultat était plus remarquable qu'ils n'auraient jamais espéré.

Baissant les yeux, Bidh'Ul retrouva son apparence habituelle le plus vite possible, espérant que la Thisbane n'avait pas eut le temps d'apercevoir ce changement. Il savait qu'il aurait du s'éloigner rapidement, mais les gens autour de lui s'étaient arrêtés pour regarder tomber le vieux débris, si bien que toute circulation était devenue impossible.
Revenir en haut Aller en bas
http://lecoloniseur.canalblog.com
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptySam 17 Mai - 19:00

C'est qu'il serrait fort le bougre ! Plus fort et encore plus fort à tel point que, fait rare, l'idée de rendre à son tortionnaire son argent lui traversa l'esprit. Elle irait voler quelqu'un d'autre après tout, ça vallait mieux que d'y perdre la vie. Et puis elle s'était toujours imaginée mourir d'une façon vraiment classe à l'apogée de sa vie, ou ne pas mourir du tout d'ailleurs ça serait encore mieux. Du coup c'était peut-être une bonne idée de profiter du moment où son violent compagnon, de par sa main tendu dont les doigts semblaient du plus en plus raides et crispés, était encore consentant à récupérer sa bourse sans que Lain n'ait à embrasser son poing. Remarquez, peut-être la frapperait-il après quand même, pour rigoler un brin. Aussi approcha-t-elle une main tremblante à une des bourses accrochées à sa ceinture. Elle avait pour habitude de vider toute les bourses ramassées dans une seule afin de ne pas éveiller les soupçons mais là, pour le coup, elle n'en avait pas vraiment eu le temps. Elle décrocha la petite bourse, la soupesa une dernière fois et... jeta un coup d'oeil à son agresseur dont le visage était figée dans un rictus terrifiant. Elle ne savait pas si elle y était pour quelquechose mais au bénéfice du doute elle lui lança son regard le plus menaçant possible et tenta d'arborer une mine effrayante. Le pauvre homme chancela, comme un mauvais danseur. 1 2 3 4 et c'est le vide qui l'avala brusquement et là c'est Lain qui lacha un hoquet de terre alors qu'il la tenait toujours fermement dans sa poigne. Heureusement, le maladroit voulu se servir de ses mains pour se rattrapper et libéra sa prise avant de finalement rejoindre les ténèbres silencieuses.

La Fée ne savait guère que ce qui avait poussé le pauvre homme dans un tel état de folie mais en tout cas elle se sentit particulièrement vexée qu'il fut terrifié alors qu'il semblait la regarder elle. Aussi lança-t-elle avec sa grâce et sa délicatesse habituelles au vide insondable, ponctué d'un crachat.


« Bah t'as pas vu ta tronche pauv' con ! »

Elle n'a sans doute jamais réalisé à quel point elle se trompait. Mais là n'était pas le problème pour le moment. En effet, lorsqu'elle se retourna vers la passerelle elle put apercevoir qu'un groupe de badauds tous plus moches que le type qui venait de finir dans le vide s'étaient réunis afin de contempler la scène, moins attirés par une grande soif de curiosité que par un sadisme malsain. Ce qui était plus inquiétant pour la Fée était que, bien que les types ici réunis n'avaient absoluement rien à faire qu'elle sembla avoir envoyé le mercenaire ad patres, leurs regards se portaient maintenant sur les quelques bourses qu'elle avait, accrochées à sa ceinture, tandis que eux commençaient à s'assurer que les leurs n'aient pas disparues. Lain pensa astucieusement qu'il ne fallait mieux pas leur laisser le temps de pousser plus loin leur réflexion et décida de reprendre assez vite sa route. Elle se heurta alors à un Benzert qui la regardait avec inquiétude, comme si lui aussi dissimulait quelquechose. Après l'avoir dévisagé quelques secondes et lui avoir lancé un regard noir elle jeta un coup d'oeil derrière elle pour voir qu'un certain nombre de brutes semblait maintenant se diriger vers elle, bien décidés à tirer la situation au clair. Elle eut alors une idée, plus pour s'amuser que pour se tirer d'une situation pas si difficile que ça, aidée qu'elle était par sa petite taille et sa capacité de vol. Elle arracha une de ses bourses, la moins remplie bien évidemment, qui ne devait contenir à tout casser que 3 ou 4 pièces de molidon et la fourra dans la main du Benzert en lui adressant quelques mots à l'oreille mais de façon volontairement fortes, de façon à ce que tous puissent entendre.

«Voici Maître ce que j'ai pu collecter sur ces types ! Mais s'il vous plait ne me demandez plus ça à l'avenir, j'aime pas voler ! »

Après quoi, regardant le Benzert le sourire aux lèvres elle s'envola au-dessus de la foule. Il n'avait qu'à pas la bousculer. Enfin... il n'avait qu'à pas se trouver sur le chemin et se laisser bousculer par Lain. Elle suivit alors le chemin, qui menait seulement à l'escalier D non loin, qui montait jusqu'à la Cathédrale de Cristal. Elle attendit alors un moment, regarda autour d'elle et rentra dans un bâtiment délabré juste à proximité de l'escalier. Elle avançait nerveusement dans le couloir puant le renfermé, jetant régulièrement des regards derrière elle, ce qui lui valut de percuta un joli vase poussiéreux qui alla se briser dans un bruyant fracas.

« Bordel ! »

Le stress rendait toujours difficile le contrôle des émotions. Elle espéra que personne n'entendit puis pénétra dans une petite pièce difficilement éclairée par la lumière, où l'on pouvait voir de la poussière s'envoler dans les airs à chaque mouvement, que filtrait une petite lucarne sale. La fée se dirigea vers un coin de la pièce où était superposé tout un tas d'objet en mauvais états sans guère de valeure et attrappa un petit coffret caché derrière qu'elle tira avec peine. Elle l'ouvrit et en regarda le contenu avec envie. De nombreuses pièces de molidon était cachées là-dedans et la Fée y plongea les mains, le sourire aux lèvres, la mine béate. Elle vida alors consciencieusement les bourses accumulées dans le coffre en sifflotant jusqu'à ce qu'elle entende un bruit sourd dans le couloir derrière elle. Elle poussa un hoquet de frayeur et se retournant brusquement, questionna les ténèbres qui lui faisaient face.

« Ya quelqu'un? »

Quand on y pense, c'était stupide comme question. Il ne fallait pas s'attendre à voir quelqu'un dire tout haut « OUI DESOLE JE VOUS ESPIONNAIS » mais bon, simple réflexe.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
SuperSaumon
Tarte à la Framboise
SuperSaumon


Nombre de messages : 1373
Age : 34
Date d'inscription : 28/08/2006

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyJeu 26 Juin - 14:31

[HRPG : Nous l'avons attendu, nous l'avons espéré, nous l'avons désiré (enfin, surtout vous) !
Eh bien, spécialement pour vous, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, il a fait ce soir le déplacement pour nous rejoindre ! Voiciiiiiiiii :
LE POST DE SUPER SAUMON !!!]


Tandis qu'il se redressait, l'air hagard, Bid eut la surprise de voir tous les pécores du coin, leur bourse en main, en train de recompter les pièces.
"Mais c'est qu'elle m'a piqué mon molidon, la sale [CENSURE EXPRESSE - Ouvert jour et nuit] !!!", hurla l'un d'eux.

D'un coup, la circulation se débloqua, la masse se mettant à la poursuite de la petite Thisbane au son des "Attrapez-la !" et autres insultes, criés dans divers patois de la Tour.
Bidh'Ul, en avant du cortège, pressa le pas encore davantage, de peur de finir piétiné ou éjecté de la passerelle par la foule en délire. Il préféra à ce risque celui de marcher sur l'extrême bord de la pierre, et put ainsi prendre un avance considérable. Si bien que lui et la voleuse, regardant tous deux en arrière, finir par se rentrer dedans.

En voyant le regard foudroyant qu'elle lui jetait, le benzert se demanda un instant si, par hasard, elle l'aurait reconnu. Mais avant qu'il n'ait noté la stupidité d'une telle hypothèse, elle lui avait fourré un de ses petits sacs dans la main, accompagnées de paroles insensées.
Ce n'est que lorsqu'il entendit "Attrapez-LE !" qu'il comprit la situation délicate dans laquelle il s'était fourré. La course reprit de plus belle, dont l'enjeu était bien plus grand cette fois.

Bid courrait tête baissée, harcelant sa Voix par la pensée :

"Allez ! Grouille-toi de nous changer notre gueule, ils nous rattrapent !!!
Oh ferme-là, je fais ce que je peux ! Tu sais bien qu'il faut qu'on soit tous les deux concentrés."

Pendant ce temps, il retira son T-shirt et le jeta dans le vide à côté de lui, espérant que ses poursuivants ne le remarqueraient pas.

Il parvint finalement à un croisement, se jeta sur le côté, puis se releva, cachant tant bien que mal son souffle saccadé. Il ne savait pas à quoi ressemblait son visage, et cela l'inquiétait au plus haut point. Or en effet, d'après les grimaces de dégoût que lui jetèrent les prédateurs en colère, lorsqu'ils passèrent devant lui, le résultat ne devait pas être grandiose.
Toujours est-il qu'ils continuèrent sans s'arrêter, interrogeant les passants et beuglant toujours à tout va.

Il ne faisait pas bon rester dans le coin, et Bid se dirigea vers le seul escalier reliant le palais, en direction de la cathédrale.

"Elle m'aura quand même fait perdre un T-shirt, cette petite peste..."
Quelque chose clochait, dans cette remarque.
Son sac !!! Il n'aurait jamais pu se déshabiller s'il avait toujours son sac sur le dos ! Les bretelles se seraient cassées pendant la course et il l'aurait perdu sans s'en apercevoir ? Tout s'était passé si vite...
Cette fois, c'était tout son matériel, ses déguisements, sans oublier le visage qu'il s'était formé en arrivant à cet étage, qui étaient perdus. Cela prendrait des semaines pour pouvoir tout racheter (ou voler, peut importe) et retrouver une occasion de se faire un peu d'argent...

Il entama les marches vers la cathédrale.
Revenir en haut Aller en bas
http://lecoloniseur.canalblog.com
Ehfull
Berserker
Ehfull


Nombre de messages : 2778
Date d'inscription : 17/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyMer 2 Juil - 4:19

''AAAAAAAAAAAAH !''

Skalathrax se réveilla brusquement. La douleur l'avait immédiatement envahit, alors qu'il s'était couché sur le coté. Son dernier combat avait laissé son flanc gauche meurtri. Voilà ce qu'il en coûtait de devenir fou furieux à chaque altercation avec quelqu'un. Mais il adorait ça, s'abandonner à la violence, dans cette sensation de quasi-invulnérabilité que lui offrait son pouvoir.

Le palais était devenu cacophonique. Auparavant, c'était un endroit presque paisible où l'on pouvait fuir l'agitation des grands centres pour se reposer ou se cacher. Maintenant avec toute cette effervescence autour du désintégrateur, le coin était devenu impossible à vivre. Surtout pour Skalathrax qui s'énervait facilement pour un rien. Cette foule lui faisait presque peur. Au moindre craquage, il pouvait perdre les pédales et se lancer dans cette grande orgie destructrice qui ne s'arrêterait que par sa mort ou celle des autres. Hors avec autant de monde, il finirait bien par atteindre ses limites et se faire tuer.

Mais il fallait bien se nourrir et il n'avait pas un modillon en poche. Skalathrax sortit donc de sa cachette pour arpenter les rues. Il arriverait bien à isoler un pignouf pour lui refaire le portrait et les poches.
Les passerelles étaient couvertes de monde, une vrai fourmilière. Si certains avaient pu marcher sur les autres, ils l'auraient certainement fait. Skalathrax, le premier.
Il plongea enfin dans la foule, absorbé par le flot, tel une goûte d'eau vers une de ses congénères.

« Gbumbl, qu'est ce que ces gens sont lents. »

Skalathrax tentait de se frayer un chemin dans la foule compacte. Décidément il ne supportait pas le contact de celle-ci: bruyante, moite, tumultueuse et capricieuse. Tel une barque, Skalathrax remontait le courant à la recherche d'une rive où il pourrait s'arrêter.
Finalement, il trouva une intersection qui débouchait sur une ruelle annexe où s'engouffraient, de temps en temps, quelques personnes. Il s'y engagea de même afin d'inspecter les lieux. La ruelle était plutôt sombre et semblait être un raccourci peu engageant vers une autre passerelles. Skalathrax se cacha dans l'ombre et attendit. Au bout de quelques minutes, un Manodien de grande taille s'avança dans la ruelle. Notre embusqué retint son souffle, les Manodiens n'étaient pas les adversaires les plus faciles et il allait devoir utiliser au maximum l'effet de surprise allié à sa brutalité pour triompher rapidement de cette adversaire. Tout d'un coup, presque arrivé à la hauteur de Skala, la Manodien se figea brusquement et fit lentement marche arrière, tout en étant près à bondir. Skalathrax ne mit pas longtemps à comprendre le changement d'attitude de sa victime potentielle: la voix du nomade virevoltait tel une chauve-souris autour de lui. Celle-ci l'avait sûrement avertit à propos du mutant caché dans l'ombre...
Ainsi, Skalathrax regarda, dépité, sa proie s'enfuir lentement et finir par se fondre dans la foule...
Énervé, il sortit de sa cachette en grognant et en maudissant la voix des autres habitants de la Tour tout en s'enfonçant plus profondément dans le sombre passage...
Revenir en haut Aller en bas
Aeshan
Pilier du bar
Aeshan


Nombre de messages : 36
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2008

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 18 Juil - 17:08

Bande d'incapables.... regardez-moi ça !

« ...désolés, on pensait vraiment que... »

Des excuses maintenant ? Ils n'en méritaient pas, ils ne méritaient même pas l'attention qu'on leur portait.

« ...que ça a été si vite et ... »

Je ne leur en offrais d'ailleurs aucune, les regardant d'un air distrait, en tapotant avec nervosité d'une main sur les accoudoirs de mon « trône », tandis que l'autre soutenait ma tête fatiguée. Ce n'était pas vraiment un trône puisqu'il n'avait ni dorures, ni beaux ornements mais il en avait par contre l'aspect massif et impressionnant. Il semblait avoir été taillé directement dans le tronc des plus grands arbres et, paraissant quasiment impossible à bouger de son emplacement, on paraît pu croire que c'est la salle qui avait été construite autour du fauteuil, déjà présent depuis le commencement de tout. Ou alors c'était juste un gros fauteuil trop massif pour vraiment utile et très inconfortable. Surtout dans ce genre de situation où chaque seconde semblait durer des heures.
L'ennuie était à son paroxysme et je me sentais de plus en plus énervée, en cogner un ou deux serait tellement... Je jetai alors un coup d'oeil à Ulysse qui, par terre, était soigneusement en train de faire sa toilette de la façon la plus bruyante et la plus répugnante possible. J'avais plus le regard dans le vague que vraiment en train de le fixer mais il sembla néanmoins se rendre compte de cette soudaine attention pour sa toilette journalière et me retourna une grimace qui me sortir de ma torpeur.

Où on en était déjà ? Ah oui...


« ... et donc c'est pour ça qu'il nous a échappé. »

Apparemment c'était la fin ce pitoyable exposé des tenants et aboutissants de l'échec de ces deux nuls. Je les fixais, dépitée, tandis qu'eux attendaient la sentence de leur chef. L'un, Jules, avait tous les traits du gentil-homme. Ou en tout cas du gentil garçon vu sa jeunesse. C'était un anwilein, d'à peine plus de 21 ans, aux cheveux blonds coiffés en raie sur le côté et donc l'armure brillante de lueurs dorées et serties de nombreuses pierres précieuses laissaient clairement supposer sa haute extraction. Il se débrouillait pas mal en combat mais il manquait de jugeotte. Lui devait être là dans un processus de révoltes contre ses parents qui ne dureraient sans doute pas plus d'un an. Mais il pouvait toujours servir... enfin c'est ce que je croyais. L'autre, Miguel, était plus du genre loubard. Un grand Mutant bien costaud, dont le torse nu était couvert de cicatrice et le regard plus foudroyant que celui de Méduse. On lui donnait d'ailleurs facilement beaucoup plus de crédits qu'à son partenaire... à tort. En plus d'être aussi peu dégourdi, il était un invétéré trouillard. Lui s'il était là, c'était uniquement pour l'argent et surtout, la gloire. C'était beau l'espoir de la jeunesse. En tout cas les deux formaient un duo aussi mauvais qu'inséparable et ils avaient l'air d'avoir en ce moment fusionné leurs esprits puisque tous deux me regardaient avec une mine franchement inquiète.

Finalement, poussant un long soupir, je me levai et se dirigeai dans leur direction tout en résumant leurs fautes.


« Vous étiez chargés des surveiller une misérable allée du Palais au cas où le Désintégrateur y passerait. La probabilité était très faible et c'est pour ça qu'on vous avait mis là-bas. Animé d'un grand sens des responsabilités vous avez abandonné votre poste pour aller, je cite, reluquer un groupes de superbes Yakones qui passaient par là. Bien entendu le Désintégrateur est passé par la ruelle que vous étiez sensés surveillés. Coup de chance, vous l'avez croisez en revenant de votre interlude voyeurisme et là, il vous a filé entre les doigts à cause, et là encore je vous cite, d'un aussi habile qu'ingénieux stratagème, dont je ne veux même pas entendre parler. Bref il ne serait pas trop s'avancer que de dire que vous avez tout fait foirer ? »

J'étais maintenant arrivée à leur niveau et je pus voir les deux compagnons se jeter des regards franchement inquiet. Après avoir esquissé un sourire nerveux, le premier, et je ne sais pas lequel c'était, tomba à terre après avoir reçu mon genou avec violence en plein entre ses jambes tandis que j'envoyai le second valser un peu plus loin avec un franc coup de poings.

« Inutile de vous dire que vous allez être de corvée nettoyage pour un bon bout de temps ! Et estimez-vous heureux que je ne vous vire pas de la troupe ! Les autres, continuez votre traque du Désintégrateur, on a un bon paquet de fric sur ce contrat. Keith et Dan vous venez avec moi, on va régler quelques trucs. »

Avant de passer la grande porte en ruine de la salle, je jetai un coup d'oeil en arrière à Ulysse, regard sous-entendu lui signalant que s'il pouvait arrêter là maintenant sa toilette baveuse pour venir m'accompagner et me filer un coup de main le cas échéant, ça serait cool. Ce à quoi, tout en s'envolant et en me rejoignant d'un coup d'aile, il répondit par un autre regard qui, malgré tout le respect que l'on se portait après tant d'année passées ensemble, aurait voulu dire dans une traduction très simpliste mais tout à fait correcte : « Tu fais chier. ».

Keith et Dan étaient des braves types, vraiment. J'ai toujours trouvé que, même pour des anwileins, ils avaient des tronches d'égorgeurs spécialisés dans la ruelle sombre et ils brillaient pas franchement par leur esprit mais ils remplissaient bien leur rôle de « Je-dissuade-les-méchantsd'approcher-et-je-tape-s'il-faut » et puis ils suivaient les ordres, qualité de plus en plus rare de nos jours... Enfin bref, l'important était qu'ils fussent à mes côtés et c'était plutôt utile pour faire s'écarter la masse grouillante qui trainait sur les passerelles du Palais. Des mercenaires ça ? Des guerriers ? Tout juste des petits riches en manque de renommées, ou des grands pauvres qui espèraient encore l'Eldorado. En tout cas le Désintégrateur n'était pas ma principale préoccupation pour le moment, j'avais suffisamment à faire avec les impayés. Trop de gens pouvoir faire appel à nos services sans payer. La philanthropie, j'aime bien, mais faut pas exagérer. Je me baladais donc dans le but d'aller régler ces quelques dettes, ce qui je n'aimais pas spécialement d'ailleurs. Généralement ça se passait plutôt bien, notamment grâce à la présence de Keith et Dan mais il arrivait, parfois, qu'on doive recourir à la force et pour ce cas là aussi, les deux anwileins s'avéraient plutôt salvateurs. Mais l'heure n'était plus à la réflexion puisque nous venions de trouver un des escrocs en question.


« Je comptais vous payer, ne vous inquiétez pas ! Je réunissais juste l'argent, c'est que c'est plutôt cher, et je ne suis pas très riche, alors si vous pouviez... enfin vous voyez... »

Ce vieux Benzert était déjà en larmes avant même qu'on ne montre les crocs, ça s'annonçait rapide. Il y avait fort à parier qu'il avait même déjà souillé ses sous-vêtements. Je pus percevoir qu'il jetait des coups d'oeil rapide autour de lui, à la recherche d'un échappatoir mais nous l'avions coincé au bord du vide, sur une passerelle où il n'y avait pas un quidam. Même si je ne pouvais m'empêcher de trouver la démarche proche du vol, après tout c'était de sa faute. Je me rapprochais donc confiante de lui, tentant d'arborer un sourire rassurant, la main droite ouverte devant lui.

« Allez, ça va bien se passer, à condition que vous y mettiez du vôtre. »

Quand tout d'un coup un bruit de verre cassé s'échappa d'une pièce adjacente à la passerelle. Je me retournai alors brusquement vers la source du bruit en laissant échapper un cri de surprise, et le Benzert d'en profiter pour s'échapper, m'envoyant au passage un coup de poing sans grande force mais suffisamment déstabilisant pour que je chute. Juste le temps de reprendre mes esprits et je criai un ordre :

« Dan, t'es le plus rapide, poursuis-le, rattrappe-le et... fais en sorte qu'il ait mal. On te suit... »

« Attends ! »C'était Ulysse, qui fixait la salle d'où venait le bruit.
« Quoi ?
_Tu ne veux pas y aller ?
_Aucun intérêt, je préfère plutôt récupérer mon Molidon.
_Mais juste pour voir, on ne sait jamais...
_Ton intuition ?
_Mon intuition. »

Il faut dire qu'elle lui donnait rarement tort cette intuition, c'était presque comme un pouvoir. Je fis donc signe à Keith de me suivre et m'enfonçai dans l'entrée sombre, Ulysse marchant juste derrière moi. Quel courage celui-là, il n'allait surtout pas partir en éclaireur. Il n'y avait pas l'air d'avoir âme qui vive là-dedans et nous ne tardâmes pas à trouver des débris de vases qui, à en croire le peu de poussière déposée, venait de passer à trépas. Bah, c'était à tous les coups un animal imprudent et maladroit qui en était l'auteur. C'était en coup ce que je pensais jusqu'à ce que j'entende un bruit familier et agréable. Je tendis un peu l'oreille... oui c'était bien le bruit de piécettes que l'on maneuvrait ! Je les sentis qui m'appelaient et ne tins bientôt plus en place à tel point que je loupais une petite marche dissimulée et tombai majestueusement et surtout bruyamment à terre. J'entendis Ulysse ricanner tandis que Keith, plus poli, ou alors simplement plus lent à réagir, se retins.

« Ya quelqu'un ? »

Ben oui évidemment avec tout ce boucan, ça devait arriver... Bon de toute façon c'était trop tard maintenant, autant tenter, il y avait juste à espérer qu'ils n'étaient pas trop nombreux. Je me levai donc d'une traite et, dégainant, mon cimeterre, pénétra dans la pièce occupée pour ne trouver qu'une Thisbane, cachant en urgence un petit coffret derrière elle. Parfait !

« Bon ben désolé mais c'est la vie, et moi la vie je l'imagine pas sans Molidon donc tu vas nous filer gentiment ce que tu caches.»

Et puisqu'elle n'avait pas vraiment l'air intimidée, je fis quelques pas sur le côté pour réveler Keith qui se tenait derrière moi, imposant et effrayant, qui avait déjà fait apparaître sa Voix, une sorte de gros marteau.
Revenir en haut Aller en bas
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyDim 27 Juil - 10:17

*Bordel ! C'est quoi ça encore ?*

Impossible de compter son argent gagné presque honnêtement à la sueur de son front ? Lain damna son manque de discrétion et tenta en vain de cacher le coffret derrière elle, espérant avoir à faire à des myopes extrêmes mais apparemment ce n'était pas le cas. La grande blonde lui criait déjà d'abandonner à de parfaits inconnus la recette de plusieurs mois de... travail et dans ses yeux, la fée pouvait voir une lueur briller à l'évocation du trésor pécuniaire. Et comme si cela ne suffisait pas, elle avait amené avec elle un pote bien costaud et qui ne semblait, à sa tronche, pas savoir faire grand chose d'autre que d'égorger des petites vieilles. Son gros marteau... non, ça aurait une insulte envers ce noble outil que de qualifier de marteau cet abominable engin. C'était plus un immense bloc de pierre qui semblait avoir été arraché tel quel de la roche, à mains nues, et posé sur un long manche de bois qui paraissait incapable de soutenir un tel poids. Et toute cette joyeuseté portée à une main par dessus l'épaule en armure de son propriétaire. C'était tout le tableau qui semblait complètement incohérent. Les Voix pouvaient faire des merveilles et, à ce moment-ci, Lain regretta de n'en posséder une, du genre arme de destruction massive sur pattes, qui vous tuerait bien vite fait une armée de ce type de gros bras à massue avec en option un petit nettoyage pour laisser le coin propre après utilisation, une phase qu'oubliaient souvent ce genre de types. Parce que là, question propreté, s'il prenait à l'Anwilein de lui en mettre un gros coup, autant on ne trouverait aucune trace de la Fée dans le Jardin, autant le sol, lui, garderait sans doute à jamais un petit tas ensanglanté comme preuve de l'existence de Lain en ce monde. Aussi la fée noire tremblait-elle à l'idée de son funeste avenir tandis qu'elle dévisageait le dernier participant à cette joyeuse réunion.

C'était sans doute la Voix de la blonde, ce qui ne paraissait finalement pas si évident quand on les comparait tous les deux. Autant elle, malgré le peu de sympathie que lui portait Lain après cette première rencontre, était jolie, plutôt classe et il n'aurait pas été étonnant qu'elle ait fait succomber à son charme plusieurs mâles, autant lui était parfaitement repoussant. Cet air fourbe et sûr de lui, ces longues griffes apparemment fort usitées, cette façon répugnante de se nettoyer... Bah, après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais pour lui, le contraire devait vraiment être plutôt rare. A cette réflexion, la fée ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire, d'autant plus motivé par la tension qui régnait.

En tout cas ce n'était pas vraiment le moment. Il était inconcevable qu'elle donne son Molidon à des types qui la menaçaient ainsi. Déjà le donner à des amis elle en était incapable. D'ailleurs elle évitait les amis, ça réglait la majorité des problèmes sociaux et surtout monnétaires, ce qui simplifiait la vie. De simples relations suffisaient. Et puis ils avaient qu'à voler de l'argent eux-mêmes. Remarque c'est ce qu'ils étaient en train de faire, ils agissaient donc exactement comme elle. Le problème logique qui se posait à Lain était que c'était son argent qu'on lui volait, et que ça par contre c'était interdit. Il n'était alors vraiment pas question de laisser faire, aussi parcourut-elle de ses yeux rouges l'entièreté de la salle afin d'y découvrir un autre sortie. Il y avait bien la petite lucarne, seule source de lumière de la pièce mais elle ne pensait pas avoir le temps suffisant pour l'ouvrir et en sortir avant de voir son crâne être réduit à l'état de petit tas de chair rouge. Aussi allait-il lui falloir trouver autre chose. Se battre contre ces brutes était hors de question et encore moins profiter de sa taille pour se glisser entre eux. D'une part parce qu'elle était encombrée par son coffret, qu'il était hors de question d'abandonner, et d'autre part parce qu'elle sentait que l'espèce de petit singe ailé, dont les caractéristiques physiques lui étaient semblables, lui donnerait du fil à retordre. Repérant une petite flaque d'un liquide poisseux et nauséabond dont il valait mieux que l'origine reste secrète qui, coulant goutte à goutte, s'amassait en une flaque jaunâtre derrière ses agresseurs, elle eut une idée. Le problème c'est qu'il lui faudrait gagner un peu de temps. Aussi, sentant que déjà la Manodienne perdait patience, elle commença tout de suite son sort, tentant en même temps de détourner l'attention de ses nouveaux amis.


 « Non mais j'pense pas qu'on soit obligé d'en arriver à de telles extrêmités... Vous êtes qui ? Des brigands ? »

Derrière eux, commençait à s'élever discrètement selon une colonne l'eau dégoûtante

 « Vous pensez vraiment que c'est bien c'que vous faites ? Parce que bon c'est pas avec ça qu'on peut vraiment prétendre au bonheur. »

Il n'y avait maintenant plus une trace de liquide par terre et il était dommage que les mercenaires ne pouvaient contempler le spectacle aussi bien étonnant qu'amusant de la flaque jaunâtre qui se déplaçaient tout en s'étalant à quelques mètres au-dessus de leur tête.

 « Après je peux pas juger, hein. P't'être que la vie a pas été facile pour vous. Mais c'est pas une raison non ?»

Voila, le piège était en place. Chacun des trois compères avait son petit volume d'eau perché au-dessus de lui qui n'attendait qu'un ordre pour répandre sa liquide pestilence.

 « Du coup j'pense que j'peux vous laisser le coffre après tout, faut bien s'aider. Par contre faudra venir le chercher ! »

Et alors elle exécuta un rapide mouvement de main vers le haut tandis que ses agresseurs purent finalement recevoir leur douche méritée. Profitant du fait que leur attention soit détournée, Lain fonça à travers leurs jambes, transportant tant bien que mal son coffret qui la ralentissait. Eh ! Elle avait pas fait tout ça pour l'abandonner après tout, le pauvre. Passant à côté du singe repoussant, elle sentit la peau de son bras droit se déchirer dans un pincement désagréable mais n'y donna pas d'importance. Pour le moment, il fallait fuir. Et pour le coup ça avait l'air plutôt réussit. Elle sortit de la salle comme une trombe et parcourut encore quelques mètres en voletant au-dessus de la passerelle, avant de se poser pour reprendre son souffle. Elle ne put contenir un petit cri quand une douleur la prit alors au niveau de son bras et elle y porta immédiatement son regard. Trois entailles rougeâtres et déjà sanguinolentes marquaient sa peau sombre. Elle lécha instinctivement ses plaies et posa sa main gauche dessus dans une grimace douloureuse. Les blessures n'étaient pas trop profondes, le singe avait sans doute frappé au hasard, gêné par le liquide et Lain n'osait pas imaginer l'état de son bras s'il avait pu viser. Elle se retourna et cria quelques mots en direction de la salle qu'elle venait de quitter, à la fois satisfaite de leur avoir échappés et énervée d'avoir été blessée.

« Alors ! Vous faites moins les malins bande de nazes ! »

Jusqu'à ce qu'elle voie les malins en question débouler en sa direction. Elle s'envola alors à nouveau rapidement pour fuir tout en pestant. Le poids du coffret ainsi que le fait qu'elle était blessée l'empêchaient de voler complètement, ce qui aurait pu lui permettre de s'échapper par-dessus les toits. A la place, elle voleta le plus rapidement possible à travers la passerelle, recherchant le premier quidam venu qui pourrait l'aider. Et elle le trouva finalement alors que ses bourreaux se rapprochaient dangereusement.

C'était un Mutant avec une sale tronche qui sortait, l'air maussade, d'une ruelle. Remarquez, normal pour un Mutant. Mais lui n'était pas seulement repoussant, mais aussi, et surtout, effrayant. Ça avait l'air d'être une sacré brute, résolument tournée vers le combat et il ne devait d'ailleurs pas faire grand chose d'autre de sa vie en fait. Assez bizarrement, du haut de sa tête dépassaient des genres de petites bouts métalliques, ce que Lain trouva d'ailleurs plutôt curieux et preuve flagrante d'un puissant manque de goût. Mais là n'était pas la question pour le moment. Il était costaud, elle était poursuivie, il tombait à pic. Elle le dévisagea encore un court instant puis passa rapidement derrière lui avant de se poser à nouveau, exténuée, sur la passerelle.


« Eh toi la brute là, ça te dirait pas de m'aider ? Ya des types un peu bourrins qui me poursuivent et la baston c'est pas mon fort, tu voudrais pas leur faire leur fête ? »

Et puisqu'elle se dit que le regard suppliant dont elle avait l'habitude d'user ne marcherait sans doute pas sur un type pareil, elle ajouta dans un sourire tout en secouant bruyamment son petit coffret, faisant résonner la monnaie qu'il contenait :

 « Évidemment, tu seras grassement payé... »
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
Ehfull
Berserker
Ehfull


Nombre de messages : 2778
Date d'inscription : 17/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 21 Nov - 3:26

Du modilon ? Le tintement du métal résonnait tel le doux chant des épées contre les os dans les oreilles de Skalathrax. Lui qui était dépité que ces potentiels victimes l'esquivent aussi facilement, voilà qu'on lui en offrait une avec de quoi le sustenter pendant un bon moment ! En effet, le coffre semblait contenir une somme importante de modilons. La Thisbane avait commis l'erreur fatale de s'approcher trop de lui. D'un mouvement soudain, Skalathrax lui envoya un coup en plein visage, la faisant voltiger jusque dans le mur le plus proche. Il se baissa alors promptement pour ramasser le coffret et le mettre dans son sac.

Il restait malgré tout une affaire à régler et il décrocha sa hache de sa ceinture. Son flanc gauche continuait de le lancer mais l'anwilien ne semblait pas trop dangereux. Du moins, il avait vaincu plus fort. Les anwiliens et leurs considérations martiales pointues l'avait toujours fait rire. Ce n'est pas sur les champs de batailles qu'ils devraient se trouver, cette bande d'efféminés dans leurs armures tout en finesse et leurs armes ouvragées, mais sur une scène à faire leur ballet artistique, pensa t'il en affichant un large sourire. Au moins, il allait bien s'amuser...
Il songea aussi à la voie diplomatique durant trois secondes au moins avant de s'élancer vers l'anwilien qui faisait barrage devant ce qui semblait être son supérieur. L'excitation du combat commençait à agir sur son corps et il sentait les stimulations de ses implants. D'ici quelques secondes, il ne serait plus qu'un être de haines et de rage destructrice...

Il envoya un premier coup de hache latéral directement sur le marteau de son adversaire. La force de l'impact fit trembler sa poigne, mais il parvint à faire reculer son opposant. Puis dans un puissant hurlement bestial, Skalathrax se laissa aller à sa frénésie sanglante et se transforma en une tempête de coups aussi rapide que puissant. L'anwilien, réduit à la défensive, paraît et esquivait avec la précision qui caractérisait ceux de son espèce mais son lourd marteau ne lui permettait pas de garder le rythme que lui imposait le mutant. Malgré tout il parvint à placer une bote qui lui permit d'asséner un coup de marteau sur le crâne de son adversaire. Enfin c'est ce qui aurait du se passer... Son coup fut trop lent et Skalathrax lui avait bondi dessus, s'enfilant dans sous sa garde. Pendant un instant l'anwilien put plonger ses yeux dans son regard fou avant de sentir sa poitrine se tordre sous l'impact du poing d'acier qui constituait le bras gauche du fou furieux.
La douleur soudaine lui arracha un grognement et le déstabilisa suffisamment pour permettre à la hache du mutant de creuser un profond sillon dans son armure; laissant échapper un flot de sang. Cette fois ci, ce fut un hurlement qui s'échappa de la bouche du garde du corps. Il tenta de repousser son adversaire en abattant ces deux bras massifs sur lui. Skalathrax mit un genou à terre sous le choc mais reprit rapidement ses esprits en broyant le bras droit du mercenaire de sa poigne de fer. Celui-ci répliqua et ensanglanta le flanc gauche, convalescent, du frénétique d'un coup de genou bien placé, le sang commençant à s'écouler rapidement. Mais la lourde hache continua ses envolées sanglantes alors que le mutant repoussait son ennemie.
Elle s'enfonça de nouveau dans l'armure, broyant les os et déchiquetant les organes placés sur sa route. Le bras droit de l'anwilien fut bientôt sectionné au niveau du coude, alors que le sang noyait les deux combattants.

Son adversaire ne se défendait plus mais Skalathrax fit comme à son habitude: ''on ne bouge plus !''. Sa lame acheva d'écrabouiller, de découper et de défigurer le corps en une succession de coups rapides. Aveuglé par sa rage, il plongea ses bras dans les côtes du corps et arracha ce qui restait de la poitrine du fier guerrier dans un hurlement de rage.

Le démembrement fut interrompu brusquement. Il roula en arrière pour esquiver le cimeterre de la manodienne. Près à repartir au combat, Skalathrax bondit sur sa nouvelle cible. En tout cas, il essaya: il s'écroula inerte devant elle, son sang se répandant sous son corps...
Revenir en haut Aller en bas
Aeshan
Pilier du bar
Aeshan


Nombre de messages : 36
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2008

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyMer 3 Déc - 18:37

Un mutant pour seule défense, c'est tout ce qu'elle avait pu trouver ? Il était vrai de toute façon que nous commencions à la rattraper sans grand mal et que seule contre trois elle ne risquait pas d'être bien dangereuse. Même à un contre un d'ailleurs. Mais alors que je pensais que ce tas de muscle de fortune était son allié, je fus obligée de réviser mon jugement lorsqu'il lui décrocha un violent coup de poing. Finalement ce repoussant outsider était peut-être tout simplement neutre. En tout cas dans le genre de neutralité qui consiste à frapper également chacun afin d'éviter les jaloux. C'était une façon comme une autre de s'assurer de ne pas s'attirer les foudres d'un groupe plus que d'un autre. Et aussi une façon de profiter gaiement de la vie. En tout cas le mutant semblait, au vue de son corps taillé comme celui d'un culturiste qui aurait voulu traverser un champ de barbelés, apte au bourre-pif, d'autant plus que, après avoir glissé le coffret désiré dans son sac, il s'approchait tranquillement de nous. Sans agressivité, juste la sage résolution de découper tout ce qui passerait à portée. Keith s'avança naturellement afin d'engager le combat, son marteau à la main. Sage décision, puisque je n'étais pas très décidée à faire le premier pas face à cette brute, d'autant plus que ce n'était pas Ulysse qui prendrait cette initiative. Celui-ci avait d'ailleurs mis cinq bons mètres entre la scène et lui. Sans doute un peu de timidité, ou alors beaucoup de peur. En tout cas, il suffisait maintenant uniquement de mettre hors d'état de nuire l'autre grosse brute afin de récupérer le coffret. Plus de course inutile et ça tombait bien puisque j'étais déjà suffisamment fatiguée.

Alors le combat s'engagea rapidement entre les deux adversaires sous mes yeux sceptiques. Le Mutant certes était impressionnant. Il n'avait presque rien à envier à Keith niveau taille, alors que ce dernier était avantagé par les caractéristique morphologiques de sa race, et son corps semblait parfaitement entrainé pour le « combat », si ce mot n'était pas trop noble pour le genre de lutte que je l'imaginais pratiquer. En outre il semblait, malgré sa corpulence, plutôt rapide et arrivait à agiter sa hache dans tous les sens avec une facilité déconcertante, comme s'il ne maniait qu'un vulgaire bout de bois. Ou en tout cas un bout de bois de la largeur d'un crâne et capable de vous trancher, bien qu'écraser serait plus approprié, n'importe quel membre en un seul coup. Mais je connaissais Keith et ce n'était pas pour rien que je le choisissais presque à chaque fois pour m'accompagner. En plus du fait que je le savais dévoué et prêt à me suivre dans tous mes projets, ce qui était plutôt rare dans le milieu traître du mercenariat, il était fort, habile et étonnement rapide à manier son marteau et jamais personne ne l'avait encore battu en duel parmi notre troupe. Ce qui faisait d'ailleurs que, ramassant à chaque fois les mises de tous les duels, il s'était attiré beaucoup d'animosité de tout le monde. En tout cas, je n'aurais pas parié un seul molidon sur le Mutant. Déjà parce que parier, au vue des risques que l'on encourrait, était totalement exclu de ma façon de vivre, mais surtout parce que j'avais toute confiance dans les capacités de Keith. De plus, il arrivait toujours à insuffler à ses combats une certaine grâce et un peu de volupté, sans y rajouter un acharnement déplacé ou des effusions de sang superflues.

Aussi quand, portant ma main à la bouche, je compris que le liquide rouge pâteux qui me couvrait le visage était du sang, je ne pus m'empêcher d'attribuer mentalement à l'Anwilein, dans l'attente de pouvoir déduire ça de sa solde, un mauvais point. Et, alors que je m'apprêtais à le réprimander sur son manque de contenance qui l'avait poussé à me tâcher du sang de son ennemi, je puis me rendre compte que le liquide corporel en question était le sien. Les yeux dans le vague, sous le choc, je regardais distraitement le Mutant dépecer à main nue comme une bête sauvage son adversaire, ou en tout cas ce qu'il en restait. Je ne fis pas attention au gerbes de sang qui me sautaient gaiement au visage comme un feu d'artifice macabre. Je ne fis pas non plus attention à Ulysse qui s'était posé à mes côtés et qui, le poil déjà hérissé, grognait à l'attention de l'ennemi. Assez intelligemment, il me mordit la main, me faisant rapidement reprendre mes esprits.


 « Merde Keith... »

D'un geste large je m'essuyai le sang qui me couvrait le visage et les yeux. D'un autre je dégainai mon cimeterre avec rapidité. D'un dernier je bondissais sur le sanguinaire, mon arme prête à abattre ma sentence sur le coupable de ma perte de chiffre d'affaire. Ce dernier sembla esquiver sans problèmes malgré son apparente concentration dans son dépeçage et, tandis que je poussai un râle de désespoir à la vue de mon échec, je tentai de me mettre tant bien que mal en garde tandis que le fou me bondissait dessus avec rage.

 « Oh put... ! Il va me saigner ! »

Je pus aussi voir Ulysse bondir vers mon agresseur sans doute dans le but de constituer un dernier maigre rempart entre mon état actuel et celui de petit tas de chair du même acabit que ce qu'il restait de Keith. Je pensai une dernière fois à lui et tint mon arme de toute mes forces en l'attente du coup que je ne pourrai de toute façon pas esquiver.

Un coup qui ne vint finalement pas. Le Mutant s'écroula à terre, presque à mes pieds, si près que j'aurais presque pu sentir sa respiration. Celle-ci se faisait d'ailleurs rauque et difficile et le sang qui s'écoulait maintenant de lui me laissa penser que finalement Keith avait eu sa vengeance avant de trépasser. Je suis resté quelques instants, sans mouvements, mon arme toujours serrée avec force dans le creux de mes mains, à telle point que je commençais à en avoir mal, avant de réaliser que tout danger immédiat semblait exclu. En tout cas tout danger bondissant avec une hache. Et, même si le danger semblait dans son ensemble écarté, qui sait ce dont aurait été encore capable le Mutant. Après tout, les bêtes sauvages, lorsqu'elles sont acculées peuvent se montrer dévastatrices. Je levai alors mon arme, sous le regard d'Ulysse qui acquiesçais, et prononçai quelques mots à l'attention du guerrier inanimé :


 « J'imagine que pour toi l'instinct de survie prévaut et que tu n'es donc pas du genre à être dérangé de frapper quelqu'un d'inapte à combattre. Ne m'en veux donc pas si je ne montre pas plus de pitié. »

Puis, tandis que j'abaissais mon arme avec force, je m'arrêtai un peu avant qu'elle n'entre en contact avec sa nuque imposante. Je réfléchis quelques instants puis levai et abaissai mon arme une nouvelle fois pour venir frapper sa tête avec la lourde garde du cimeterre, m'assurant ainsi de ne pas le voir se relever trop vite. Ce que ne manqua pas de commenter Ulysse :

« Tu vas le regretter...
_La ferme tu veux bien... »

Et c'est à ce moment que revint Dan, essoufflé, de sa chasse qui, au vue des tâches de sang qui parsemaient son armure, semblait avoir été plutôt bonne. Mais alors qu'il s'apprêtait à me raconter sa fantastique épopée, je le vis pointer avec une mine à la fois dégoûtée et terrifiée le cadavre de Keith, une mine ne nécessitant aucune parole pour faire passer le message : « Le petit tas de chair là, c'est Keith en fait ? ». Je me contentai seulement d'un mouvement de tête confirmateur et il ne mit pas longtemps à deviner le responsable de la boucherie. Et, alors qu'il me montrait clairement son incompréhension au fait que je l'empêchais de d'exploser façon tartare le Mutant, je lui expliquai rapidement mon raisonnement :

 « Tous les animaux peuvent être éduqués. La force de cette bête-là, je préfère l'avoir avec moi à l'avenir. Et si jamais ça s'avérait impossible, eh bien il ne sera jamais trop tard pour venger Keith, avec le plus de souffrances possible... »

Ça me déplaisait à moi aussi de le laisser envie mais, en agissant ainsi, j'avais l'impression de rendre la mort de mon ancien subordonné moins inutile et surtout moins coûteuse. Dan, très vite imité par Ulysse, ne retint cependant pas un crachat sur le Mutant, avant de lui lier avec de nombreuses cordes mains et bras dans le dos, ainsi que les jambes. De mon côté, je lui pensai rapidement sa blessure. Pas franchement génial mais ça suffirait pour stopper l'hémorragie et le tenir encore en vie. Je pris alors son sac tandis que Dan prit son arme et nous le soulevâmes alors tous les deux afin de le ramener à notre QG. Je repensai tout d'un coup à la Thisbane et lui lançai un rapide coup d'œil. Elle était toujours en vie et commençait à reprendre conscience. Je ne vis pas l'utilité de m'occuper d'elle d'avantage, le coffret étant maintenant mien mais je me sentis obligé tout de même de lui adresser un sourire narquois et de lui tirer puérilement la langue avant de m'éloigner.
Revenir en haut Aller en bas
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyJeu 25 Déc - 16:31

C'était pas du plus agréable. Tout ce qui l'entourait était fait de gigantesques flammes ondoyantes et l'atmosphère était abominablement lourd et asphyxiant. Alors, tandis qu'elle sentait son visage brûlé par les flammes qui la dévorait, Lain avait en même temps l'impression d'être écrasé par la Tour tout entière. Mais le pire dans tout ça c'est que, alors qu'elle était écrasée par terre, incapable du moindre mouvement, elle voyait s'échapper une innombrable quantité de Molidon, parfois sous forme de gigantesques pièces qui roulaient loin d'elle et s'échappaient cruellement à son regard dans les flammes, parfois sous leur forme liquide, se déversant tout autour de la Fée comme si elle en était la source. Elle tendait pourtant, impuissante, son bras pour tenter de les attraper mais rien n'y faisait, son trésor s'échappait. C'est alors qu'Elle apparut. La sensation était bizarre, comme si on était face au plus repoussant des excréments mais agrémenté d'un agréable parfum de rose. En gros. C'était un espèce de gros démon ailé à l'aspect terrifiant et au sourire moqueur qui regardait la Thisbane avec un profond mépris qui laissait transparaitre une certaine fierté de la part du démon. Et il y avait de quoi, puisque c'était vers Elle, dans sa main à peine ouverte, comme si Elle voulait limiter le plus possible les efforts, que convergeait tout le molidon. Puis les flammes dévorèrent complètement Lain.

Elle ouvrit alors péniblement les yeux, comme si elle revenait d'un sommeil sans repos, mettant instinctivement sa main contre sa joue où elle pu sentir une douleur brûlante qui la lançait. Elle cracha alors un peu de sang sur les pavés abimés avant de se masser maladroitement le visage. Puisque finalement ça lui faisait plus de mal que de bien, elle décida de laisser pour l'instant de côté sa joue en feu pour tenter de retrouver ses esprits. Non loin, elle entendait de grands fracas, comme si on faisait faire des pogos à des boîtes de conserve. Elle se rappelait vaguement sa rencontre avec le Mutant puis sa poursuite pour sauver ses sous, à moins que ce ne fut dans un autre ordre. Derrière continuaient les bruits de métal et les cris, ce qui ne faisait que lui donner encore plus mal à la tête, réveillant périodiquement sa douleur à la mâchoire. Encore dans les vapes, elle tâta avec hâte le sol alentour à la recherche de la seule chose dont elle se rappelait clairement : son coffret de Molidon. Et le problème, c'est qu'il manquait à la scène présente. Elle se redressa alors en position assise, tentant de se rappeler ce qu'elle en avait fait puis porta sa main à son crâne, la migraine la frappant de nouveau. Peuvent pas faire moins de bruits ces abrutis ? Elle tourna alors la tête pour voir ce qui était vraiment responsable de ce concert de brouhaha.

L'un des protagonistes elle le connaissait et elle sentit son sang bouillir en même temps que sa mémoire lui revenait et que son visage lui rappelait qu'il avait morflé. Elle n'avait pas pour habitude de faire confiance aux habitants de Moëmif, question d'appréciation personnelle mêlée à un peu de paranoïa et sans doute aussi un peu de bon sens. Mais généralement, quand il y avait de l'argent en jeu, il y avait moyen de pouvoir avoir un « ami » dévoué pendant quelques temps, surtout quand il s'agissait d'un mutant. C'est pourquoi elle digérait assez mal le coup que l'autre grosse brute lui avait mis et elle tenta de se lever prestement pour aller lui expliquer sa façon de voir les choses, comme quoi c'était pas cool de frapper les gens, surtout quand les gens en question s'avéraient être elle. Oui elle aurait bien voulu se lever et aller lui arracher chaque œil pour les lui faire manger tout en arrachant les ridicules bouts de métal qui dépassaient de son crâne. Mais le problème c'était qu'elle était pas dans la meilleure des formes et, à peine essaya-t-elle de se mettre debout qu'elle retomba à terre. Ça attendra.

Les deux autres, elle les reconnut aussi. C'était eux qui en avait après ses sous selon ses souvenirs et elle se félicita du fait qu'ils n'avaient pas réussi à mettre la main dessus. Les nuls ! Un fait capital lui revint alors en tête, où était le coffret ? Elle regarda de nouveau rapidement autour d'elle. Elle s'inquiéta, sa respiration s'accéléra à la pensée que l'espèce de gourde et son ridicule chimpanzé l'aient finalement obtenu. Non plus. Il ne restait donc que l'autre grosse brute. Une deuxième raison pour lui refaire le portrait. Enfin peut-être pas tout de suite vu comme il prenait plaisir à déchiqueter sans grâce le Mano... à moins que ce ne fut un Anwilein ? C'était devenu difficile à dire au vue du tas de chair qui restait. En tout cas maintenant ça allait être au tour de la Manodienne, sa race était pour l'instant encore claire, et Lain se réjouit d'avance à ce qui en resterait à la fin. Oui mais non. Rien. La brute s'écroula et l'autre échappa à son funeste destin. Et Lain se dit que c'était vraiment une journée à la con. Elle put apercevoir avec joie son coffret à nouveau, pour le voir passer avec rage entre d'autres mains, et surtout pas les siennes. La Manodienne croisa son regard. C'est ça approche-toi, tu vas voir ton joli minois. Puis s'en alla, ne se privant pas de la narguer au passage. Le sang de la fée ne fit alors qu'un tour. Elle venait d'être humiliée deux fois, frappée et volée. Sa joue la lançait mais actuellement elle ne pensait qu'à la vengeance. Elle se sentit tellement rabaissée que les larmes lui montèrent aux yeux en même temps que sa rage ne faisait que grandir. Elle sentit qu'elle avait envie de réduire la Tour et tous ceux qui l'occupaient à l'état de tas de cendres. Peut-être que la peur donne des ailes mais en tout cas il était clair que la rage donnait des jambes. Lain réessaya de se lever. Une fois. Deux fois. La troisième fut la bonne. Elle tituba d'abords, comme un nouveau-né qui venait d'apprendre à marcher puis se stabilisa. Elle essuya ses quelques larmes puis s'envola, déterminée. Elle aurait voulu se nouer un bandana sur le front pour montrer combien elle était déterminée.

Retrouver une Manodienne et un Anwilein portant un gros Mutant ne devrait pas être trop dur. Les retrouver dans la foule compacte qui remplissait chaque centimètre carré du Palais l'était déjà un peu plus. Elle avait heureusement l'avantage de voler et eux le désavantage d'être sans doute fortement ralenti par leur fardeau. Elle les chercha pendant ce qui sembla pour elle être une éternité avant de finalement les apercevoir, d'abord le Mutant ensanglanté et saucissonné, puis ses deux porteurs. Portée par ses émotions, elle fonça dans leur direction puis se ravisa juste à temps, tout de même consciente du fait qu'elle ne pouvait actuellement rien contre eux, malgré la vengeance qui la dévorait. Elle était toujours hors d'elle mais elle attendrait le bon moment. Elle les suivit alors le plus discrètement possible même si, à plusieurs reprises, elle crut avoir été repéré par la Voix de la Manodienne. Ils entrèrent finalement dans une grande salle, une sorte de salle du trône d'après ce qu'en savait Lain. Elle avait déjà vu un groupe s'y réunir plusieurs fois et elle savait alors que les deux qu'elle avait croisés n'étaient pas seuls. Ça devenait de plus en plus difficile. Alors, tandis que ses proies avaient pénétré dans le bâtiment, elle chercha un endroit d'où observer la scène, cachée. Elle repéra que le toit était en mauvais état et qu'il manquait à plusieurs endroits des tuiles. Elle s'y posa alors et, se plaçant à côté d'un trou, commença son espionnage.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
Aeshan
Pilier du bar
Aeshan


Nombre de messages : 36
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2008

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyJeu 28 Mai - 16:30

Le voyage du retour fut long. Long et ennuyeux. Long, ennuyeux et fatiguant. Il faut dire que, traverser une foule de personnes toutes aussi pressées et au moins d'aussi mauvaise humeur en portant un bestiaux d'une bonne centaine de kilos relevait du masochisme primaire. S'il n'y avait pas quelque perspective pécuniaire. Et encore, je portais notre prisonnier par les bras et je n'osais pas imaginer ce que devait ressentir Dan qui s'occupait des pieds. Ou plutôt si, je l'imaginais et je ne pus m'empêcher de laisser échapper un rire discret. Ce dernier faisait du bon boulot d'ailleurs, participant aussi bien au transport de la brute qu'à effrayer les passants, permettant ainsi de faire un peu de place autour de nous. Parfois certains ne se laissaient pas intimider et, s'ils ne s'arrêtaient pas tous face à nous pour nous bloquer la route en attendant de voir qui finirait par se pousser dans une tentative aussi puérile que bestiale de montrer finalement qui avait la plus grosse, beaucoup nous lançaient au moins un regard méchant, comme si c'était leur mère que nous transportions là, dans l'optique où ces sauvages ne l'avaient pas déjà mangée.

A plusieurs moments, je ne pus m'empêcher de sentir en mo un désir féminin, pourtant souvent satisfait, tandis que mes mains effleuraient le corps musclé de notre adversaire. Peut-être que dans d'autres circonstances... Ulysse avait très bien remarqué ces moments où ma libido me jouait des tours et, tandis qu'il se reposait sur le corps du Mutant, n'étant pas le moins du monde gêné par le fait de rajouter une charge supplémentaire, il m'adressa une mine de dégoût, proche de la grimace, ainsi que quelques réflexions polies :


« Perverse...
_La ferme... »

Enfin nous arrivions à notre QG et ce n'était pas sans un certain soulagement. D'autant que je pus apercevoir plusieurs fois Ulysse scruter derrière nous et dans les airs, comme s'il avait peur que quelqu'un nous suive. Je comprenais que nous ne passions pas inaperçu mais de là à craindre quelque chose. Il ne m'expliqua en tout cas pas de quoi il s'agissait et je n'avais vraiment pas envie de me prendre la tête avec ses délires paranoïaques.

Dès que je rentrai dans la grande salle, laissant Dan trainer notre colis dans ce qui servait parfois de prison improvisée avec pour ordre de le faire soigner et de me l'amener dès que ce serait fait, je pus apercevoir avec un contentement malsain Miguel et Jules, très appliqués, sans doute bien plus que pour toutes les missions qu'ils ont pu recevoir, à laver le sol avec une hargne qui n'avait d'égal que leurs tronches dépitées et tristes. Chacun croisa tour à tour mon regard, espérant peut-être un geste de clémence de ma part, puis le détourna rapidement, retournant à sa passionnante activité. Doux plaisir que celui du pouvoir... J'allai alors directement m'assoir sur mon trône, attendant patiemment qu'on m'amène notre prisonnier et réfléchissant déjà à toutes les possibilités qui s'offraient à moi. Réfléchir était en tout cas un bien grand mot puisque, la tête posée sur la main, je ne tardai pas à sombrer dans un demi-sommeil fatigué, plusieurs fois réveillée par de brefs soubresauts, la bave me coulant des lèvres.

Finalement, après avoir une bonne heure passée à somnoler, on m'amena à nouveau notre prisonnier, réveillé, un peu soigné mais loin d'être en forme à ce qu'il me semblait. Par contre, ses yeux ne paraissaient avoir rien perdu de leur combativité. Tandis qu'il commença à partir, je fis signe à Dan de rester non loin, ce qui d'ailleurs ne sembla pas lui plaire au vue du regard qu'il, à défaut de me le lancer par peur de représailles, infligea au Mutant. Quatre autres de mes hommes armés gardaient la salle et je me sentais cette fois en confiance face à celui qui avait failli me tuer quelques heures plus tôt et je pus me permettre de lui jeter ce regard satisfait, celui de ceux qui ont, ou tout du moins le pensent, la situation en main. Ce sentiment de domination était on ne peut plus agréable. Dan l'avait fait mettre à genoux, les mains liés derrière le dos et, tandis que je le fixais, il me renvoya mon regard. Il n'avait pas l'intention de le détourner. Moi non plus. Question d'honneur.

Ce qui ne m'empêcha pas d'abandonner quelques minutes plus tard. Jeu de gamin ! Sentant que ça s'impatientait autour, j'en vins directement au fait.


« Je vais être directe. Tu as tué un de mes hommes et n'attends pas que je te pardonne pour ça. Néanmoins je vais faire preuve de clémence pour cette fois, j'ai mes raisons. »

Je le fixai une nouvelle fois, réfléchissant en même temps sur la portée de mes mots et ce qu'ils impliquaient. Je faisais peut-être une erreur mais j'avais besoin de lui.

« Je te laisse donc un choix très simple pour lequel je pense que tu ferais mieux d'abandonner ton honneur. Ou tu acceptes de travailler pour moi, pour la troupe de mercenaire que je dirige, ou tu meurs. Et quand je dis travailler, au départ ça sera plus en tant que prisonnier. Entends par là que tu ne seras pas payé. Evidemment, après que nous nous soyons assurés de ta loyauté, tu deviendras un vrai membre de notre groupe, voir plus si tu fais tes preuves. Alors ? C'est plutôt intéressant non ? Il vaut mieux quelques mois de servitude plutôt qu'une éternité de mort. »

Je marquai un temps d'arrêt avant de lui énoncer la dernière partie de ma proposition, celle qui était à mon goût la plus délicate et qui risquait de lui faire faire le mauvais choix. Après avoir repris ma respiration puis déglutit, je continuai :

 « Si tu acceptes, il y a autre chose que tu dois savoir. Puisque nous ne pourrons, et je pense que tu nous comprends, te faire confiance au départ, tu devras porter ce bracelet... »

Je lui pointais du doigt un de mes hommes, Enis, qui s'avançait avec un gros bracelet noirâtre dans les mains. Cet objet n'avait rien de décoratif ou même d'effrayant. C'était juste un gros bracelet qui semblait avoir été taillé directement dans de la roche à la couleur d'un noir très profond sur lequel courraient des courbes pourpres.

 « Grace à ce bracelet, nous saurons - enfin Enis saura – toujours où tu te trouves dans la Tour, ce qui nous permettra avant tout de te retrouver si jamais tu comptais t'enfuir. C'est juste une mesure de sécurité élémentaire. Dès que tu intégreras la troupe officiellement nous te l'enlèverons. Avant ça, sache qu'il n'y a aucun moyen de le retirer sans que son créateur, Enis ici présent, ne le demande explicitement.
Alors, on a un deal ? Je te laisserai bien du temps pour réfléchir mais nous en manquons et j'ai pas vraiment envie non plus. »


De toute façon il valait mieux pour lui, d'autant plus que je n'avais pas encore réfléchi à la manière de l'exécuter s'il refusait et que je détestais faire ce genre de réjouissances à la va-vite.
Revenir en haut Aller en bas
Ehfull
Berserker
Ehfull


Nombre de messages : 2778
Date d'inscription : 17/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 5 Juin - 0:48

Redevenir esclave ou mourir. Skalathrax était furieux, il se maudissait d'avoir été aussi faible et de s'être évanoui. Il aurait voulu bondir sur la manodienne pour lui exploser le crâne de rage. Il se sentait encore convalescent mais sa colère montait et risquait de lui faire perdre tout contrôle.

Tuer, dépecer, écraser, broyer, démembrer, éviscérer, piétiner, empaler... Son esprit était embrumé de souvenirs et autres représentations que ces verbes auraient pu décrire. Il repensa au temps où il était esclave et laissa échapper un grognement de haine, ses yeux et son visage se tordant dans un masque de rage. Il se remémora le temps où il n'était qu'un outil balloté au grès des coups, des punitions et du travail. Il se rappela des conditions de vie dans les quels il avait vécu avant de se libérer. Non, décidément il ne pourrait pas se résoudre à ça.

Il se revoyait enfant dans l'usine volant les rations de ces camarades d'infortune pour survivre. Survivre... Son visage se décrispa et son regard laissa apparaître alors une lueur de réflexion. Son but n'avait jamais été autre. Son honneur importait peu après tout, tant qu'il vivait et pouvait s'adonner à ses activités favorites. Et puis après tout, ce ne serait que provisoire si il remplissait son contrat, qui ne lui semblait pas insurmontable. Que faisait un guerrier engagé dans une troupe de mercenaire ? Il tuait. Quel programme ô combien aguicheur ! Un large sourire se dessinait sur la face de Skalathrax à mesure qu'il prenait conscience des futurs possibilités qui s'offraient à lui.
Il ne restait plus qu'à négocier afin de monnayer au mieux son asservissement.

Skalathrax se releva alors, décidé, fixant toujours la manodienne et parla pour la première fois depuis quelques semaines d'un ton amusé:

« Si vous voulez m'engager, il faudrait déjà que vous sachiez quelques détails sur mes capacités. Ça pourrait vous éviter de finir comme l'autre gros lard. Ça m'embêterait de transformer mon futur employeur en tas de viandes informes. »


Skalathrax sourit, espérant avoir heurté la susceptibilité de certains. Puis il reprit d'un air plus sérieux:

« Je ne combat qu'en solo, c'est ma seule règle. Respectez là et vous pouvez m'envoyer de suite en mission. Oubliez là et on ne retrouvera rien de vous mise à part une bouillie sanguinolente . »
Revenir en haut Aller en bas
Aeshan
Pilier du bar
Aeshan


Nombre de messages : 36
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2008

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptySam 13 Juin - 12:10

Sa décision eut l’air d’être dure à prendre. D’ailleurs, pour qui ne l’aurait-elle pas été ? Mais je me sentais tout sauf coupable. Après tout, c’était une chance que je lui offrais et je pense qu’à ma place, la grande majorité de mes hommes l’auraient tué sans réfléchir. Ce qui aurait finalement peut-être été plus intelligent. D’ailleurs, quand notre prisonnier s’amusa à nous provoquer, je sentis plusieurs de mes hommes présents dans la salle commencer à attraper leurs armes, prêts à lui bondir dessus. Je les arrêtai d’un mouvement de la main. Il fallait vraiment que ça marche, sans quoi, à force de les empêcher de satisfaire leur vengeance méritée, je risquais de perdre leur confiance. D’ailleurs moi aussi je commençais à perdre mon calme. S’il osait encore une fois se moquer de Keith, que j’ai besoin de lui ou non, je le tuerais sans hésiter. Il finirait de toute façon par payer un moment ou un autre. Il n’avait pas le droit à la moindre erreur.

Il semblait en tout cas très détendu, essayant même de prendre l’ascendant en me fixant ses propres conditions. Ce type ne manquait décidément pas de toupet. Ca me plaisait en quelque sorte. Mais je crois que ce que j’aimais encore plus c’était de savoir qu’au bout du compte, c’était moi qui avais le pouvoir sur lui, quoi qu’il puisse penser. Il voulait travailler seul ? Parfait, c’était exactement ce que j’attendais.


« Bien tu as donc l’air d’avoir fait ton choix, c’est parfait. Enis, tu peux lui mettre le bracelet. »

Un peu impressionné par le colosse, ce dernier s’approcha lentement, d’un pas peu assuré. Alors qu’il lui prit le bras afin de lui passer le bracelet noir, il put sentir toute la haine et la rage du Mutant à l’idée de porter ce symbole de son état d’esclave. Il sentit ce flot de colère projeté vers lui et ne put s’empêcher de reculer en titubant. Il me lança un regard apeuré, auquel je répondis par hochement de tête rassurant. Le Benzert reprit alors son souffle et referma le bracelet autour du poignet imposant du prisonnier. Autour de cette masse de chair, le petit « clac » de fermeture eut du mal à se faire entendre. Enis n’eut alors pas à se faire prier pour s’éloigner du Mutant et l’ordre que je leur lançai à tous l’enchanta au plus haut point :

« Maintenant, sortez tous, je dois m’entretenir avec lui. »

Oui vraiment, je risquais la confiance et le respect de mes hommes sur ce coup, mais ils seraient informés en temps voulu. Je leur indiquais de la main de sortir et tous quittèrent la grande salle, nous laissant, moi, Ulysse et le Mutant. Il avait toujours les pieds et mains liés et je ne risquais rien.

« Je vais rentrer directement dans le vif du sujet et t’expliquer ta mission. Ce sera une tâche un peu ingrate et surtout extrêmement difficile et que je ne peux confier qu’à quelqu’un d’extérieur à mon groupe, ce qui est ton cas pour l’instant. »

Je repris ma respiration et déglutit. C’était le point de non-retour.

« J’aimerais que tu assassines quelques personnes pour moi. »

Je le fixai un moment, espérant avec un plaisir pervers voir en lui une certaine peur monter. Ce qui ne sembla d’ailleurs pas vraiment être le cas.

« J’ai vois-tu, des ambitions plus vastes que de rester chef d’une troupe de mercenaires et j’aspire aussi à faire de la Tour un monde meilleur. Enfin, tu n’as pas besoin de connaître la raison, mais j’ai fait une liste d’un certain nombre de… personnalités qui doivent mourir. La plupart jouissent d’une relative célébrité, d’autres agissent dans l’ombre mais toutes doivent être éliminées. Je t’ai choisi toi pour ce travail parce que tu me sembles tout d’abord avoir toutes les qualités physiques pour le faire et surtout parce qu’on ne doit trouver aucun lien entre ces assassinats et moi. C’est pourquoi, si tu te fais attraper, tu ne dois absolument pas dire que tu viens de ma part. Sache que si tu dois te louper, je ne te couvrirai en aucun cas. Là est la difficulté de la tâche. »

Je fouillai rapidement dans ma poche et en sortis un petit bout de papier gribouillé, une liste de noms.

« Voici la première fournée. Il y a de tout, des Anwileins, des Benzert, même des Mutants. J’espère que tu n’as pas de remords à tuer des représentants de ton espèce. Je ne pense pas d’ailleurs. Termine cette liste et je te donnerai la suivante. »

J'avais dis le principal et rappelai maintenant mes hommes. Je pus voir qu'ils n'étaient pas tous heureux de la situation mais ça irait pour le moment. Je leur ordonnai de le détacher après quoi je tendis le papier à mon assassin.

« Il est préférable que nous ne connaissions pas ton nom pour le moment. Maintenant vas, tu as du travail qui t'attend. »
Revenir en haut Aller en bas
Ange de platine
Tyran Officiel d'Amatsu
Ange de platine


Nombre de messages : 4096
Age : 36
Date d'inscription : 15/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyJeu 18 Juin - 19:27

Les Yeux d'Or se promenaient maintenant dans le plus haut étage de la Tour, l'étage du Palais en ruine. Dès qu'il eu réussi à s'éclipser discrètement de ses anciens compagnons, le reste n'avait été qu'un jeu d'enfant pour ensuite trouver l'escalier D et pouvoir entrer dans cet étage à la fois magnifique et étrange, là où la Grandeur de l'époque d'Or de la Tour se mêlait à sa décadence actuelle.

De nombreux "îlots" étaient éparpillés un peu partout dans cet mer de ténèbres insondables, et Zak' avait l'impression de devenir un marin naviguant sur une mer orageuse en passant d'un îlot à l'autre par les ponts en pierre plus où moins fragile.

Son voyage était sans but, l'Anwilein n'ayant en ce moment aucune mission particulière à remplir, et l'endroit était plutôt calme, il n'avait donc pas à répandre ses idées dans la Tour par le combat.

Avisant un nouveau pont en pierre, plus petit que les autres, Zakiel leva les yeux sur le bâtiment qui se levait sur l'îlot attenant.

Totalement en ruines, le bâtiment était effondré à de nombreux endroits et semblait contenir un trône assez large. Une petite foule était réunie ici, une femme était assise sur le trône. L'ambiance avait l'air détendue, malgré l'aspect agressif de l'énorme barbare mutant qui se tenait au milieu de ces ruines.

S'approchant de cet insolite regroupement, l'Anwilein aux Yeux d'Or s'approcha prestement en jouant de toute la discrétion qu'il pouvait user. Arrivé à hauteur d'un des murs en pierre, il s'adossa à celui-ci et écouta la discussion qui tenait lieu à l'intérieur.


« ...ton nom pour le moment. Maintenant vas, tu as du travail qui t'attend. »

C'était une voix féminine. Celle qui était assise sur le trône, Zak' supposait. A moins qu'il n'y en avais une autre. Bref, tout cela ne sentait pas l'honnêteté, et l'Anwilein aurait aimé en savoir plus, autant pour sa curiosité, que pour savoir si il devait se mettre en chasse du Mal comme il l'avait déja fait à de nombreuses reprises.

Perdu dans ses pensées et dans sa réflexion, Zak s'adossa à nouveau au mur en pierre, sans trop faire attention, et quelques pierres tombèrent sur ses épaulettes, ce qui provoqua un léger bruit de métal tintant.

Léger bruit qui suffisait à attirer l'attention.
Revenir en haut Aller en bas
Ehfull
Berserker
Ehfull


Nombre de messages : 2778
Date d'inscription : 17/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 3 Juil - 22:36

Skalathrax lança des regards amusés à ses geôliers entrain de le détacher. Il pouvait sentir la colère voir la peur palpable de certains d'entre eux et ça le faisait frémir de plaisir. Inspirer la peur était la meilleure des récompenses. Le mutant toisa encore quelques secondes ses nouveaux camarades pui se retourna vers la manodienne qui lui tendit son papier tout en lui donnant ses dernières instructions.

« Il est préférable que nous ne connaissions pas ton nom pour le moment. Maintenant vas, tu as du travail qui t'attend. »

Le mutant acquiesça d'un hochement de tête et ouvrit le papier en se dirigeant vers la sortie de la salle. Gharn Khanos. C'est le premier nom qui y était inscrit, un nom connu de tous pour être celui du chef d'une puissante Caste des anwilliens. Skalathrax grimaça, ça n'allait pas être une tache facile. Gham Khanos avait en tant que gardes du corps, les meilleurs guerriers de sa Caste et ceux-ci n'étaient pas connus pour leur incompétence. Cet assassinat allait nécessiter un plan et c'est bien la dernière chose dont Skalathrax avait besoin.

Le benzert qui lui avait passé le bracelet autour du bras, l'interrompit dans ses pensées. Il lui rapportait sa bonne vieille hache. Skalathrax s'en saisit sans un mot et l'accrocha dans son dos. Sentir le poids de la hache dans son dos avait un effet tranquillisant sur lui, il se sentait en sécurité. Surtout lorsqu'il songeait à la tache qu'il devait accomplir dorénavant.

Le mutant sortit du QG de la manodienne, non sans remarquer l'agitation qui animait ses sbires, mais il avait d'autres anwilliens à baffer et pas des moindres. Il lui fallait maintenant trouver la demeure de ce Khanos, tâche facile vu qu'il suffisait de chopper un anwillien pour lui faire cracher le morceau étant donné que tous connaissaient les quartiers des différentes castes dirigeants leur race.

Skalathrax s'empressa donc de rejoindre un milieu plus populeux afin de trouver un informateur. Il eu le temps de constater durant son trajet que sa blessure n'était pas encore complètement refermé. En plus de devoir concevoir un plan, il allait devoir se ménager dans ses efforts. Il erra ainsi, plonger dans ses pensées à la recherche d'un semblant de plan pour arriver à porté de hache du patriarche anwillien.


Dernière édition par Ehfull le Lun 20 Juil - 22:45, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Aeshan
Pilier du bar
Aeshan


Nombre de messages : 36
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2008

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyLun 13 Juil - 23:27

C'était la journée ou quoi ? Un espion maintenant, à la discrétion plus que discutable. Passait encore qu'on m'espionne. L'idée me plaisait moyennement mais après tout, si je n'en savais rien, ma vie n'allait pas en être vraiment changée. Et puis ça avait quand même quelque chose de bizarrement flatteur. Mais quand l'espion en question se révélait, toute flatterie disparaissait, laissant place à un grand mal-aise, même pour la moins pudique des personnes. Depuis quand espionnait-il ? Que savait-il ? Je me repassai rapidement dans la tête tout ce que j'avais pu faire ces derniers jours, dans quelles situations gênantes il avait pu me voir, si c'était vraiment qu'il espionnait. Ce que, paradoxalement, j'espérais au plus profond de moi. Je n'aurais pas aimé qu'il espionnât qui que ce soit d'autre parmi mes hommes, ce qui reviendrait à lui accorder beaucoup plus d'importance qu'à moi.

Mais la situation était plus grave que mes considérations égocentriques. Quelqu'un m'espionnait alors que je venais de révéler ce que je souhaitais garder le plus secret. Vu sa faible compétence à rester caché, il ne devait pas me surveiller depuis très longtemps, sans quoi il aurait déjà été repéré depuis longtemps. Par Ulysse par exemple. Tout d'un coup me revint comme un élastique que j'aurais tendu trop fort et qui, craquant devant la contrainte exercée, viendrait me fouetter désagréablement le visage, les impressions de ma Voix sur la possibilité que nous ayons pu être suivi pendant le transport du Mutant, que j'avais mis sur le compte d'une quelconque paranoïa. Je jetai un rapide coup d'oeil à Ulysse, mais ce dernier ne semblait pas être plus inquiété que ça. Il regardait avec intérêt l'espion incompétent tout en remuant paresseusement la queue. Finalement, peut-être que je m'inquiétais trop.


« Non ce n'était pas lui qui nous suivait tout à l'heure.
_Je sais pas si je dois en être vraiment rassurée... »

Devant la confirmation d'Ulysse, je tentai de me calmer et de réfléchir posément. Quand j'ai parlé de sa mission au Mutant, mes hommes étaient tous dehors. Ils l'auraient donc vu s'il était déjà en train de m'espionner. Il ne savait donc normalement rien de la liste et des assassinats. C'était donc plutôt rassurant.

Je fis alors signe au Mutant de partir accomplir la tâche que je lui avais confiée, sans se soucier des récents événements, tandis que mes hommes m'apportèrent l'espion. Je pus alors m'intéresser à son identité avec précision. Zakiel, l'Anwilein aux yeux d'or si je ne me trompais pas. Un emmerdeur de première. Un type à la morale, et sans doute aussi à l'égo, surdimensionnés. Un niais notoire, sans doute le genre de type à se laisser tuer pour sauver une mouche, mais dont les capacités au combat avaient rendu très célèbres. Et aussi son obstination légendaire à faire triompher le Bien. Son Bien tout du moins et il était clairement différent du mien. Il avait par le passé plusieurs fois assommé quelque uns de mes hommes en mission, mission qu'il avait dû juger mauvaise. D'ailleurs un de ceux qui l'apportaient vers moi devait faire partie de ces malheureux au vue de la colère qu'il avait beaucoup de mal à contenir contre l'espion.

Zakiel... si je n'avais pas été mal renseignée, le nom de son père figurait sur la liste que je venais de donner au Mutant et il était vrai que, pour que tout se passe comme prévu, il fallait qu'il meurt dans les premiers. Son pouvoir, son influence et sa notoriété l'imposait. Mais était-ce une simple coïncidence que son fils soit ici en ce moment ? Il ne savait normalement rien de la liste, c'était impossible. Et puis on disait que leurs relations étaient plus que tendues, sans doute ne ferait-il rien pour protéger son géniteur. Mais là encore sa morale niaiseuse entrait sans doute encore en jeu et l'empêchait peut-être de laisser un tel crime se produire. Décidément, cet Anwilein était bien gênant... Mais ce n'était pas le genre de personnes que je cherchais à mettre sur la liste, en tout cas pour l'instant. Et puis on ne pouvait pas ignorer ses capacités au combat. Peut-être que s'il acceptait de, sinon se mettre à mon service, m'aider pour certains contrats, je pourrais le faire passer de gêneur notoire à un allié dont la force pourra m'être utile pour ce qui m'attend. Il allait falloir jouer serrer, mes hommes attendaient de moi une certaine fermeté et je ne pouvais me permettre de perdre leur confiance maintenant.

Il était maintenant devant moi, entouré par deux de mes hommes qui lui tenaient les bras et je pus voir qu'il s'apprêtait à parler, sans doute pour tenter de se justifier. Je coupais court à la conversation :


« Foutez-moi ça en prison... »

Il protesta mais de toute façon, qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Voilà en tout cas qui suffirait pour le moment à satisfaire mes hommes. Je les regardai s'éloigner tout en songeant à ce que je cherchais pour la suite des événements. Mes doigts pianotaient alors nerveusement contre les accoudoirs de mon trône, trahissant les nombreuses interrogations qui m'habitaient quand, conscient de mon stress, Ulysse me bondit sur les genoux et se coucha en l'attente de caresses. En temps normal on ne pouvait pas dire que c'était un être très doux ou même amical, même envers moi, mais il savait être utile de la bonne façon quand j'avais besoin de lui. Je lui caressai alors délicatement son poil rougeâtre, presque de façon machinale, perdue dans mes pensées mais me sentant beaucoup plus paisible. Ulysse lui était partie dans une synthétisation de sons rauques et qui aurait pu paraître effrayant si on les avait entendu dans le noir, entre ronflement et grognement. Je finis par me laisser aller, perdant peu à peu le lien avec la réalité. Cette dernière fut d'ailleurs violemment ramenée à moi comme une claque par un de mes hommes, ce qui lui valut un regard haineux de la part de ma Voix. Il en fut d'abord décontenancé et, il fallait l'avouer un peu effrayé puis déglutit et se reprit finalement :

 « Excusez-moi mais... que voulez-vous que nous fassions avec le prisonnier ? »

Je ne répondis pas de suite, le temps de retrouver mes esprits, ce qui sembla gêner le messager qui paraissait de plus en plus nerveux, serrant ses mains l'une contre l'autre comme un paquet de cordes.

 « Vous, rien. Je vais aller le voir et je ne veux pas être dérangée. »

Je poussai alors Ulysse, d'autant plus qu'il commençait à peser son poids, étant trop souvent inactif, qui ne me gratifia alors que d'un grognement de mécontentement. Il s'envola alors et, tandis que j'enlevais avec insistance les poils orangé qui étaient encore accrochés à mes jambes, il vint se poser sur mon épaule, apparemment bien décidé à continuer son repos. Je pus alors me diriger vers la prison.

Là, un seul de mes hommes surveillait l'entrée et je lui fis signe de partir, lui montrant mon cimeterre afin qu'il comprenne que non je n'avais pas besoin de lui, que non je ne le voulais pas dans mes pattes et que oui s'il pouvait dégager ça serait parfait.

Pour lieu de prison il n'y avait en fait qu'une cellule sale et humide dont les seuls occupants étaient Zakiel, les ténèbres et quelques cadavres de rats. Je m'arrêtai alors devant la grille, la main bien en évidence sur le pommeau de mon cimeterre, plantant mon regard dans celui de l'Anwilein, ce qui m'obligea d'ailleurs à lever la tête de façon très douloureuse.

 « Zakiel si je ne m'abuse ? Tu ne le sais peut-être pas mais je suis Héléna Cysto, chef d'une troupe de mercenaires... dont tu as déjà molesté plusieurs hommes, complètement innocents je tiens à le préciser. Mais je ne suis pas venue pour te punir de ça, même si je t'avouerai que les gaillards en question rêveraient de te rendre la pareille. Je crois au mérite et à la force, il n'y a donc pas de raison que je les venge, ils le feront eux-mêmes s'ils le peuvent. »

Tentant de rassembler mon esprit encore brumeux, je m'arrêtai un moment et reprit mon souffle.

 « Par contre il est vrai que le fait que tu m'espionnait me gêne particulièrement. Il n'y avait évidemment rien de compromettant dans ce que j'avais dit, surtout pour un combattant du Bien comme toi mais c'est jamais très agréable.
Mais je te laisse une chance de partir sans blessures. Vois-tu, je pense que nous servons tous deux le même but, c'est-à-dire contribuer au bien-être des habitants de la Tour. »


Beurk ! Me rabaisser au même niveau que lui...

 « Et je pense que, plutôt que de nous affronter à cause d'un stupide manque de compréhension on devrait s'allier tu ne crois pas ? Et justement en ce moment nous sommes en ... « chasse » du Désintégrateur. Ses actions ne doivent sans doute pas te laisser indifférent, n'est-ce pas ? Moi en tout cas elles m'ont bouleversée... »

Je marquai un temps d'arrêt avant de le fixer droit dans les yeux avec le regard le plus sincère possible tout en tendant ma main ouverte vers lui.

 « Alors c'est d'accord ? On fait équipe ? »

Je cherchais à remplir deux objectifs. Tout d'abord, éloigner le plus possible Zakiel de son père, au cas où. Ensuite, et surtout, savoir ce qu'il avait appris pendant qu'il nous espionnait. Et pour ça, il fallait jouer serré.
Revenir en haut Aller en bas
Barak
Poutre de Bretagne
Barak


Nombre de messages : 2034
Age : 36
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyMer 22 Juil - 17:45

Seith était encore jeune mais il lui arrivait de temps en temps de prendre la bonne décision. Ayant vu son ancien adversaire s’éloigné, il décida d’attendre quelques instant avant de se lancer derrière lui. Il espérait ainsi pouvoir voir à l’œuvre Zakiel avec d’autres adversaires et donc avoir une chance de percer à jours quelques unes de ses techniques de combats.

Il avait découvert des endroits qu’il ne connaissait pas encore comme cet escalier D. Lui qui à décidé depuis peu de découvrir la tour, il était maintenant servit. L’étage où il arriva était tout simplement éblouissant, bien qu’il n’ait pas une grande culture de la tour, il se douta que tout cela datait en partie de l’époque d’Or. Il n’avait malheureusement pas le temps de s’émerveiller devant ce paysage, il était en train de perdre Zakiel de vue. Il mit quelques minutes à le retrouver, l’inconvénient pour suivre quelqu’un comme Zak était évidement de le laisser vous distancer, de ce fait Seith attendait de pratiquement le voir sortir de son champ de vision pour enfin avancer dans sa direction. Il l’avait ainsi plusieurs fois perdu de vue au milieu des nombreux ilots présents.
Enfin Zakiel s’était arrêté, Seith s’accroupit contre l’un des ponts pour observer. Toute sorte de pensé firent leurs apparition : l’avait-il vu ou entendu ? Se doutait-il d’être suivis et si oui faisait-il exprès de s’arrêter dans ce lieu désert ?

Il n’eu pas le temps d’avoir les réponses qu’il voulait. Un espèce de mutant armé d’une hache sortait de l’étrange bâtiment et, tournant la tête, il vit deux hommes s’approcher de Zakiel. Il était prêt à bondir pour le prévenir mais c’était déjà trop tard. Décidément ce bâtiment était plein de surprise, pour un lieu désert il était plutôt pas mal fréquenté. Il n’avait même pas remarqué qu’il s’était levé, retenant ses pulsions il se remit à l’abri. Il n’était pas question d’aller l’aider pour le moment, s’il y avait d’autres hommes, il se ferait prendre aussi bêtement. Mais quelque chose le gênait, Zak n’était pas le genre à se laisser prendre si facilement alors pourquoi ne réagit-il pas ?

Laissant les deux hommes l’emporter, Seith pouvait enfin s’approcher de l’édifice. Il jeta un rapide coup d’œil pour comprendre ce qui se passait. Un trône était installé au milieu de la salle, gouverné par … une femme ? Et un étrange animal.

« Qu’est ce que c’est que ce truc immonde ? »

Il n’entendait pas grand-chose à la conversation mais il ne sembla pas se passer grand-chose, à peine Zakiel avait été présenté devant elle que les deux hommes l’avaient emmené dans un autre endroit. L’un deux était revenu et quelques instants après, la femme s’en alla vers la direction probable où Zakiel avait été emmené.
Pour Seith, tout n’était pas clair. Pourquoi une simple balade, à la suite d’un des plus grands combattants des Anwiliens, s’était transformée en casse-tête. Fallait-il qu’il essaye de retrouver Zakiel ou devait-il attendre pour voir comment les choses se déroulèrent. Cette dernière pensée lui plût et il décida de se mettre dans l’obscurité qu’offrait l’ombre des murs.

« Si il se passe quelque chose, je fonce et … on verra »
Revenir en haut Aller en bas
Ange de platine
Tyran Officiel d'Amatsu
Ange de platine


Nombre de messages : 4096
Age : 36
Date d'inscription : 15/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyMer 22 Juil - 19:10

Zakiel ne se débattit pas plus que ça lorsque deux trois gaillards l'emmenèrent dans une cellule sombre et vraiment humide, il savait que quoi qu'il se passerais, il n'y resterais pas longtemps, alors autant essayer d'en apprendre le plus possible et improviser après.

Il se retint quelques instants de faire un peu de lumière dans cet endroit suffoquant, mais déja, des pas lestes arrivaient dans sa direction. Des pas féminins, il savait déja à qui il aurait affaire.

Faisant face à la porte de la cellule, il vit entrer la femme de petite taille (pour un Anwilein), la main sur son cimeterre. Il trouvait cela d'ailleurs fort ridicule et ne manqua pas de le montrer par un sourire sarcastique. S'il voulait s'enfuir où opérer par la violence, il aurait déjà commencé à faire couler le sang.


« ...pour un combattant du Bien comme toi mais c'est jamais très agréable. Mais je te laisse une chance de partir sans blessures. Vois-tu, je pense que nous servons tous deux le même but, c'est-à-dire contribuer au bien-être des habitants de la Tour. »

Tout sonnait faux dans ce qu'elle disait, et cela ne plut vraiment pas à l'Anwilein.

« Feindre de croire un mensonge est un mensonge exquis... » Pensa Zakiel avec un sourire.

Acquiesçant aux paroles d'Héléna, Zakiel la laissa continuer.


« Et je pense que, plutôt que de nous affronter à cause d'un stupide manque de compréhension on devrait s'allier tu ne crois pas ? Et justement en ce moment nous sommes en ... « chasse » du Désintégrateur. Ses actions ne doivent sans doute pas te laisser indifférent, n'est-ce pas ? Moi en tout cas elles m'ont bouleversée... »

« Alors c'est d'accord ? On fait équipe ? »

Zakiel fixa la main d'Héléna et ne tendit pas la tienne de suite.

« Pas la peine d'exagérer avec votre altruisme dégoulinant. Je sais que vous n'êtes pas comme moi et que vous faites tout cela certainement par argent, où pour le pouvoir. Néanmoins vous ne méritez pas que je m'en prenne à votre... » Zak toussota avec amusement « ...pique-nique campagnard, puisque je n'ai pas de preuves de ce que vous faites. Néanmoins, en effet, je recherche aussi ce "Désintégrateur" avec intérêt. Et je suppose que puisque nos objectifs convergent certainement, chacun aura ce qu'il voudra dans cette histoire. »

Son insolence passagère amusa Zakiel, qui ne s'inquiétait pas trop de ce qu'il risquait à vrai dire. Si cette femme, certainement la cheftaine de cette bande de gentils scouts, lui proposait une alliance, c'est qu'elle avait besoin d'hommes compétents. Où du moins ayant une réputation suffisante pour attirer ce Désintégrateur.

Mais bon, si elle pouvait l'aider, pourquoi pas.

En une seconde de concentration, la Voix de Zakiel apparut dans un flash lumineux. Sa lourde épée à deux mains avait la lame tournée vers le sol, en signe de non agressivité typiquement Anwilein. Héléna eut quand même un mouvement de recul et sa main revint sur le pommeau de son cimeterre.


« Pour une alliance comme celle-ci, les Anwileins la signe différemment. »

Glissant sa paume droite contre la lame de sa Voix, Zakiel s'ouvrit légèrement la paume de sa main, laissant le sang se faire absorber par son épée, puis tendit sa main meurtrie à Héléna.

« Vous n'êtes pas obligés de faire de même. Mais il en va de mon honneur, et de ce marché, que je le fasse ainsi. Cependant, j'aimerais savoir quel est ce marché que vous avez passés avec cette espèce de brute, à l'étage. »

Laissant passer une seconde, les globes d'Or de Zakiel fixèrent les yeux d'Héléna, puis il termina :

« Au fait, je déteste me faire trahir. Juste pour prévenir, au cas où cela vous effleurerais l'esprit. »
Revenir en haut Aller en bas
Dilandau
Dieu
Dilandau


Nombre de messages : 1270
Age : 35
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyMar 28 Juil - 20:22

Finalement la journée n'était peut-être pas aussi merdique que ça. Ou en tout cas, les récents bons côtés commençaient à éclipser les mauvais points passés. Lain se surprit même à sourire pour la première fois de la journée ! Elle avait l'impression d'être tombée sur quelque chose de très gros, de même qu'elle tenait sans doute sa vengeance. Perchée sur son toit vacillant, elle était loin et n'avait donc pas pu tout entendre de ce qui se disait mais pensait en avoir saisi le principal. Des assassinats, des personnes importantes, pas besoin d'en savoir plus. Elle aurait aimé pouvoir lire ce qui était écrit sur le papier mais d'où elle était c'était complètement impossible.

Elle sourit à nouveau quand le Mutant accepta, même si on pouvait considéré qu'il était presque forcé, de devoir porter le gros bracelet qui symbolisait la perte de sa liberté. Si elle n'avait pas peur de se faire repérer elle aurait même éclaté de rire. Mais, les larmes au bord des yeux, elle dut se retenir. Bien fait pour sa gueule ! A cette pensée elle se passa d'ailleurs la main sur sa joue enflée qui la lançait sans cesse. Pour ça, il payerait. Mais ce n'était pas dans ses priorités.

Dans sa tête des rouages se mirent en marche, tentant d'en extraire le plan le moins dangereux, le plus efficace et le plus dévastateur possible pour ses ennemis. Elle détestait être rabaissée et comptait bien leur montrer de quoi elle était capable, leur montrer qu'elle existait ! Elle continua donc sa contemplation silencieuse, bien attentive à chaque parole, ne pouvant d'ailleurs pas s'empêcher de pester contre tous les badauds qui faisaient du bruit en bas du bâtiment. Ils avaient rien de mieux à faire tous ces nuls ? Elle eut presque peur un moment que ça ne dégénère entre le Mutant et la Manodienne et qu'ils ne se mettent à se taper dessus comme la logique l'aurait voulu. Mais il y aurait dans ce cas forcément eu un seul vainqueur, sans doute la femme d'ailleurs, et ça n'arrangeait pas la Fée. Mais finalement, alors que tous les soldats rentraient à nouveau dans le bâtiment et que la tension semblait retomber, Lain souffla un coup elle aussi, rassurée de la direction que prenaient les événements, en oubliant presque sa colère. Mais il ne fallait pas ! Pas plus qu'il ne fallait qu'elle se dévoile tout de suite.

Par contre pour ce qui est de se dévoiler, il y en a avait un qui s'était bien loupé ! Apparemment un Anwilein. Peuh ! Lain détestait tous ces chevaliers aussi orgueilleux que belliqueux ! Bien que confrères dans l'espionnage, elle ne put le considérer comme semblable à elle, d'autant plus qu'il était apparemment très mauvais dans cette discipline, contrairement à elle. Mais au moins il permettait de faire un peu de spectacle, égayant une fois encore la journée de la Fée. Maintenant allongée paresseusement sur le toit, laissant ses jambes onduler dans un rythme aléatoire. Elle regarda l'Anwilein se faire attraper sans résistance, se disant qu'il n'avait au final vraiment aucune fierté et faillit en louper le Mutant qui sortait du QG sans se soucier le moins du monde de ce qu'il se passait. Surprise, Lain se laissa glisser rapidement sur la pente formée par le toit avant de sauter dans le vide et de s'envoler.

Elle le suivit donc discrètement, ce qui ne fut pas vraiment difficile, d'abord parce qu'il était plutôt du genre massif, ensuite parce qu'elle avait l'avantage de pouvoir utiliser la voie des airs. Néanmoins sa démarche ne semblait pas naturelle, sans doute était-il blessé, peut-être le combat contre la Manodienne l'avait plus atteint que Lain ne le pensait. Bien fait pour sa gueule pensa-t-elle encore ce qui, même ça manquait cruellement d'originalité, représentait bien son état d'esprit et son ressentiment envers le Mutant. Elle attendit alors qu'il traversât une ruelle où il y avait beaucoup moins de monde pour l'aborder. Capable d'apprendre de ses erreurs, elle était cette fois restée en l'air, gardant une bonne distance entre elle et la machine à tuer.


 « He gros tas ! Tu te souviens de moi ? »

C'était possible que non mais elle voulait éviter d'avoir à entendre cette éventualité et ne le laissa donc pas répondre.

 « En tout cas moi j'oublie pas le coup que tu m'as mis. »

Elle le regarda fixement, sachant bien que l'avoir agressé ne devait sans doute pas du tout l'empêcher de dormir.

 « Mais c'est pas pour ça qu'j'suis là. Alors ça fait quoi d'être un esclave ? Remarque t'as un joli bracelet ! Et puis c'est tellement plus simple, pas besoin de prendre de décisions, t'as qu'à faire ce qu'on te dit !

C'est vraiment ce que tu veux ? Et puis sérieux ces assassinats c'est de la folie non ? »


Elle n'avait évidemment pas vu la liste mais il valait mieux qu'il croie l'inverse.

 « Moi tout ce que je veux c'est me venger de l'autre... grognasse. Et surtout récupérer mon fric ! Alors disons que tu m'aides à reprendre mon Molidon et je te permets de retrouver ta liberté. Oui parce que bon, tu pensais vraiment qu'il n'y avait aucun moyen d'enlever le bracelet ? Le type serait pas un simple serviteur à ce moment-là ! Moi j'en connais un de moyen. »
Revenir en haut Aller en bas
http://www.votez-dilandau.com
Aeshan
Pilier du bar
Aeshan


Nombre de messages : 36
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2008

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyLun 7 Sep - 17:57

Peut-être l'Anwilein n'était au final pas si niais qu'il en avait l'air. Ou tout du moins, il arrivait à se donner une certaine prestance lorsqu'il parlait, ce qui, à mes yeux, contrastait avec sa morale et ses actions dégoulinantes de niaiserie. Mis à part ça il jouait surtout la carte de la provocation, soit par stupidité, soit pour tenter de me faire perdre mon calme, et donc mes moyens, sans doute pour tenter de prendre l'ascendant sur moi. Je fis donc mine de laisser courir ses réflexions et ne répondit pas à ses piques puériles. Même s'il fallait bien reconnaître qu'il arrivait à toucher mon égo avec ses petits coups de dague fourbes. Et pire que tout, j'avais l'impression de m'être trompé sur lui, ce qui avait pour effet de m'énerver encore plus. Malgré tout, je gardai mon calme, il m'en fallait plus que ça.

« Au fait, je déteste me faire trahir. Juste pour prévenir, au cas où cela vous effleurerais l'esprit. »

Tsss, pour qui me prenait-il ? Stupide Anwilein avec ton orgueil démesuré.

 « C'était justement ce que j'allais te dire. Ne te méprends pas. Je n'ai peut-être pas en effet la même philosophie que toi, mais je ne trahis jamais un marché. »

Dégainant très légèrement mon cimeterre, je m'entaillai la paume de la main droite de la même façon que mon prisonnier, non sans un rictus de douleur. Je regardais un moment le liquide corporel couler le long de ma main pour aller s'écraser par terre en de lourdes gouttelettes, me demandant si ça en valait bien la peine, puis serrai la main de l'Anwilein. Je le regardai, un sourire en coin :

 « Alors on a un deal. »

Je retirai alors ma main et l'essuyai rapidement contre mes vêtements pour en enlever le sang. J'ouvris alors la porte de la prison, restant tout de même sur mes gardes par rapport à la possibilité que l'Anwilein se décida tout d'un coup à m'attaquer. Malgré l'alliance encore toute fraîche, il régnait encore dans l'air une tension écrasante qui faisait que même Ulysse, habituellement couard et paresseux, se tenait sur ses gardes, prêt à bondir, et pas forcément dans la direction opposée à l'action. Mais il ne se passa rien et l'Anwilein sortit de sa cage, gardant son air fier et arrogant qui m'agaçait. L'invitant à me suivre je répondis à sa question :

 « Pour la brute en question, ça ne te regarde pas vraiment et rien dans notre marché me force à te le dire. Néanmoins je n'ai pas envie qu'on parte sur de mauvaises bases alors je vais te répondre. C'est juste un type qu'a tenté de s'attaquer à nous et qu'on a battu. Je lui ai laissé le choix entre me servir ou mourir. Tu vois, rien de bien palpitant. Si ce n'est qu'on peut dire que t'as été traité de façon privilégiée par rapport à lui. »

Nous arrivâmes alors dans la grande salle où je lançai quelques ordres à l'attention des personnes qui y étaient.

 « Je sors rejoindre l'équipe de Kint pour la chasse au Désintégrateur, vous tous vous restez là. »

Et alors, tandis que je me dirigeais vers la sortie, l'un de mes hommes me répondit sèchement.

« Et lui il s'en va comme ça ? »

C'était Anni, un Anwilein tout à fait égal à l'image que je me faisais de leur race. Même s'il était plus violent que belliqueux, il était surtout profondément orgueilleux, égocentrique et attiré par le pouvoir. Mais c'était aussi un membre précieux et ancien dans mon groupe sur lequel j'avais fini par compter, passant sur ses nombreux défauts. Il était même au courant, contrairement à la majorité de mes autres hommes, de ce que je comptais faire avec les assassinats. Peut-être lui avais-je fait trop confiance...

« Non parce que je ne te cacherai pas qu'on est plusieurs à vouloir lui refaire la tête. »

Ah, et il faisait aussi partie des quelques uns de mes hommes qui avaient déjà rencontré Zakiel.

 « Zakiel va pour l'instant nous assister dans la chasse au Désintégrateur, alors je compte sur vous pour vous contenir tant que ce ne sera pas fini. A moins que tu ne veuilles discuter mes ordres ?»

J'avais surtout lancé cette dernière phrase en tant que test et le sourire en coin que je vis s'afficher sur le visage d'Anni me retourna ce que je voulais savoir : il faudra que je me méfie de lui. Ulysse, lui, se contenta de lui tirer la langue avant de venir se percher sur mon épaule. Nous quittâmes alors le QG et je me demandai un moment si je n'aurais pas dû demander à Dan de nous accompagner. C'était risqué mais si je voulais que Zakiel en vienne à me faire confiance, il était nécessaire que je sois pour l'instant seule avec lui. Nous suivîmes alors un chemin de passerelle que je connaissais bien et qui nous mènerait directement vers l'escalier pour la Cathédrale puis Primo.

Tout en continuant à marcher, j'engageai la conversation avec mon nouvel allié.


 « Je ne voudrais pas que tu te trompes sur ma troupe de mercenaires. Ceux que tu as vu au QG ne sont qu'une petite partie de la troupe. En fait, a cause de la chasse au Désintégrateur, mes hommes sont répartis en groupes un peu partout afin de couvrir le maximum de terrain. Ajoute à ça les autres contrats que nous pouvons avoir en même temps, ça ne laisse que peu de membres disponibles pour garder notre repaire. »

Je m'interrompis un moment pour reprendre mon souffle.

 « Enfin tout ça pour te dire que le plan pour le moment est de rejoindre un de ces groupes dans l'étage Primo. Je ne peux pas te dire pourquoi pour le moment, nous avons fort à penser que c'est là que frappera la prochaine fois le Désintégrateur. »

Je me tue encore une fois pour me laisser le temps de respirer et de réfléchir. Hésitante, je me décidai finalement à rentrer dans le vif du sujet.

 « Dis-moi Zakiel, qu'est-ce que tu penses de Gharn Khanos, ton père ?»
Revenir en haut Aller en bas
Barak
Poutre de Bretagne
Barak


Nombre de messages : 2034
Age : 36
Date d'inscription : 16/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyVen 11 Sep - 11:27

« Ah ! Ils sortent enfin mais… »

Seith fut surpris de voir Zakiel apparaître en même temps que la femelle.

« Ils rentrent ennemies et ils ressortent copains comme Mutant, je crois que j’ai loupé quelque chose là bas. »

Observant ce qu’il se passe autour de lui, Seith ne pu s’empêcher de se demander pourquoi il y a autant d’Anwiliens autour de cette femme. Soit c’est une grande guerrière soit … c’est autre chose. Même si il ne voit pas des membres de sa race se soumettre devant une femme, il n’exclue néanmoins pas cette hypothèse, bien qu’être soumis à une femme qui se balade partout avec une peluche sur l’épaule, soit inconcevable. Il admit tout de même que cette boule de poil était aussi belle que sa maîtresse.

« Hey toi que fais-tu là ? »

Surpris, Seith se retourna aussitôt et faillit perdre l’équilibre. Un Anwilien lui barrait la route, accompagné de sa Voix, une jolie lance à deux lames.

« Salut, je passais par là et je me suis dis que c’est une belle journée pour visiter le coin, on sait jamais sur quoi on peut tomber puis bon vous savez ce que c’est, on se balade, on plonge dans nos pensées et hop on se retrouve dans un endroit alors qu’on ne se souvient plus du chemin pour repartir. D’ailleurs vous ne serez pas par où il faut prendre pour rejoindre la cathédrale ? Non parce que bon l’endroit est coquet certes mais y vivre ne me plairait pas. »

Laissant le temps à son adversaire d’assimiler son discours, Seith invoqua sa Voix.

« Décidément ces temps-ci, il y a pas mal de cul à botter. Je suis Seithwyrd, compagnon d’arme du gars doré là bas. Allez à toi l’honneur. »

Il ne fallait pas lui dire deux fois, l’Anwilien commença à entamer sa course, la pointe de sa lance en avant. Comme il l’avait fait tant de fois, Seith attendit le coup venir, enfin quand la lance n’était plus qu’a quelques pouces devant lui, il leva son trident, bloqua celle-ci entre deux piques et l’a fit pivoter légèrement pour empêcher tout retrait.

« Alors ? Ce n’est pas le tout de surprendre les touristes mais faut savoir les accueillir et on ne peut pas dire que tu sois vraiment performent dans ce métier. »

Devant l’air surpris de son adversaire, Seith s’avança vers sa cible tout en faisant glisser son trident le long de la lance, donna un violent coup vers le haut pour libérer la lance et déséquilibrer l’Anwilien. Il profita de ce moment pour donner un coup du plat de son trident pour le faire basculer, s’approcha de lui et pointa le bout de sa pique sur le cou du perdant.

« Et si tu me présentais à l’amie des bêtes sans cheveux s’il te plais ? »

Il renvoya sa Voix et aida son adversaire à se relever. Après lui avoir expliqué qu’il se constituait « prisonnier », son interlocuteur décida finalement à lui montrer le chemin mais ne rangea pas sa Voix. Arrivé dans la grande salle, il avait l’air gêné de ne pas voir la femme alors un autre Anwilien du nom de Anni lui indique où elle s’était dirigé, un peu surpris de voir Seith débarquer comme ça mais il ne posa pas de question.
Enfin ils étaient en vue, parcourant un chemin de passerelle. Le garde appela sa maitresse, celle-ci lui jeta un regard noir en réponse à ses mots. Quand à Zakiel, il était tout aussi étonné de voir Seith accompagné le garde.

« Salut Zak, alors on part sans prévenir et on emmène pas les copains ? » Il avait prononcé ces mots tout à fait naturellement, comme si la situation était habituelle. « Ah et bonjour Madame, j’espère ne pas vous dérangez mais je ne pouvais pas laisser Zak tout seul, voyez-vous des frères d’armes, ça ne se sépare pas comme ça. Alors c’est quoi le programme ? »
Revenir en haut Aller en bas
Ange de platine
Tyran Officiel d'Amatsu
Ange de platine


Nombre de messages : 4096
Age : 36
Date d'inscription : 15/06/2005

Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais EmptyLun 14 Sep - 7:29

Finalement, la femme n'avait peut-être pas l'air tant d'une traitresse que ça. Elle avait même acceptée de signer le pacte à la "mode" Anwilein, c'est dire. Cependant, Zak continua de se méfier d'elle, autant qu'elle se méfiait de lui, c'était de bonne guerre, le temps que la confiance s'installe.

Elle faisait tout de même preuve de quelques rapprochements, puisqu'il était maintenant seul avec elle, et Zak nota ceci avec contentement.

Malgré tout, quelque chose clochait. Cette histoire de Désintégrateur n'était pas le seul objectif de la cheftaine des mercenaires, et ceci, l'Anwilein aux yeux d'Or en était sûr. Et d'ailleurs, ses certitudes se confirmèrent rapidement.


« Dis-moi Zakiel, qu'est-ce que tu penses de Gharn Khanos, ton père ?»

Un long frisson parcoura l'échine de l'Anwilein, sa réponse fut rapide, brève, et d'un ton brusque.

« En quoi celà à t'il rapport à la mission contre le Désintégrateur? »

Avec un temps de réflexion, il finit par répondre, sur un ton plein d'amertume.

« Avec le nombre d'Anwileins que tu cumules dans ton groupe de mercenaire, doit bien y en avoir un où deux qui conaissent cette histoire. Je le hais, tout simplement, tout comme mes deux frères et ma soeur, qui lui servent de garde du corps. Aucun honneur. Aucune moralité. En réalité, notre duel commencé il y a quatre ans ne se finira qu'avec la mort d'un de nous deux. »

Pour la première fois depuis leur rencontre, Zak observa Héléna de plus près. Elle était plutôt mignonne pour une Manodienne, mais une longue cicatrice courait le long de son visage. Se refusant à cèder à la curiosité, l'Anwilein détourna les yeux d'elle et continua à lui parler en changeant de sujet.

« Tu comptes que je me batte avec un de tes groupes de mercenaires, si j'ai bien compris. Tu crois pas qu'ils risquent de me tirer dans le dos? Ils ne doivent pas être des enfants de choeurs, et je les ai peut-être déja croisés. »

Avec l'envie secrète qu'elle réponde par l'affirmative pour voir comment cette femme se battait (certainement bien d'ailleurs, puisqu'elle menait cette troupe de brute apparemment au doigt et à l'oeil) il lui posa une nouvelle question:

« Tu comptes te battre à nos cotés? »

Cependant, avant qu'elle ne puisse répondre, un contretemps se posa devant eux. Un contretemps qui prenait la forme d'un autre Anwilein.

« Salut Zak, alors on part sans prévenir et on emmène pas les copains ? Ah et bonjour Madame, j’espère ne pas vous dérangez mais je ne pouvais pas laisser Zak tout seul, voyez-vous des frères d’armes, ça ne se sépare pas comme ça. Alors c’est quoi le programme ? »

Zakiel avait envie de pleurer.

Certes, Seith se battait bien, mais il n'avait jamais été question de frères d'armes, et encore moins de rester collés l'un à l'autre. Bref, cela ne servait à rien de pester, se dit Zak, et il se tourna vers la Manodienne.


« Je te présente Seith. Un Anwilein que j'ai rencontré il y a quelques heures. Il se bat bien et je pense qu'il est digne de confiance. Je tiens à préciser qu'il n'est cependant nullement mon frère d'armes. »

La présence de l'autre Anwilein tenant une arme dans son dos lui fit grincer les dents. Un fier représentant de cette race ne ferais jamais cela.

« Je pense que tu peut le mettre dans le coup, lui aussi. Bref. Pourquoi avoir parlé de mon père, tout à l'heure? »

Zakiel fixait maintenant Héléna dans les yeux, attendant une réponse franche et honnête.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le Palais Empty
MessageSujet: Re: Le Palais   Le Palais Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Le Palais
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le monde d'Amatsu! :: La vie du Forum :: Archives d'Amatsu :: Rp - La Tour de Moëmif-
Sauter vers: