À la poursuite des moutons disparus

Linora avait ouvert de grands yeux curieux à l'entrée dans la bibliothèque, de toute évidence surprise par le gigantisme du lieu et le curieux magnétisme qui s'en dégageait. Son enthousiasme juvénile fut malheureusement vite douché quand les trois protagonistes arrivèrent devant la section de la bibliothèque réservée à la mode myschiffone et Linora camoufla mal derrière l'une de ses mains un immense baillement alors que la liste des articles disponibles s'allongeait.

Fort heureusement, la madame qui les avait conduits les abandonna enfin et les choses intéressantes commencèrent. Linora récupéra d'un geste vif le papier que Zo tendait, Fléau ayant grimpé sur son épaule pour regarder lui aussi, dès fois que ça se mange et elle afficha une moue dubitative à l'adresse de Sacha.

Eirin rattrapa son précieux nécessaire à écrire ainsi que la note du Gobe-Lin. Elle observa tour à tour cette dernière, puis l'ouvrage parlant du Clairesisme d'une moue contemplative.
Puis, rangeant la première dans une poche de son sac (garantie sans Jean) avant de se coller le second sous un bras dans le très net but de demander son emprunt, la Myschiffone ouvrit finalement la bouche.

Merci beaucoup Sacha, j'apprécie. Car si on exclue l'épisode des serpillières sales, ce que vous avez fait est très gentil elle tendit une pince bienveillante vers le technicien de surface.

La petite secrétaire demanda ensuite à ses compagnons : On devrait peut-être aller demander à Gonzague ce qu'il pense de cette histoire... Il doit savoir plein de choses pouvant nous aider ! Je pourrais possiblement lui envoyer un Hesmess ?

Ou alors on tend un piège au receleur d'Haleine... commença le Dragon en chuchotant à l'intention de ses collègues d'enquête.
On met l'argent à l'endroit que nous indiquera Sacha, et on attends de voir qui passe le prendre... puis on le suit, et on résout toute l'histoire.

A moins que notre ami Gobe-Lin ici présent nous mente, finit-il néanmoins par chuchoter en fixant son regard de braise sur le technicien de surface. Mais je le crois sincère.

Quant à Gonzague, je ne suis pas pour le contacter : moins on est sur le coup, plus on a de chances d'avoir le trafiquant par surprise, surtout si il est haut-placé.

Un sourire entendu envers l'assemblée indiqua à tous que la Myschiffone semblait apprécier l'idée du Dragon. D'un Dragon chapeauté qui plus est, alors il ne devait pas être du genre à sortir des idées stupides !
Alors que d'une pince, l'araignée flatta le flanc de Biseptine, elle indiqua à Zo : Alors il faut aller au Palais ? Je peux vous y emmener, si vous voulez.

- Oh oui, chouette chouette chouette ! Un piège ! s'emporta Linora tout en chuchotant - le résultat était saisissant.

Elle battit des mains une fois ou deux avant de s'arrêter, indécise.

- Mais... fit-elle. On est pas super discrets, si ? On se ferait pas repérer si on attendait quelque part que quelqu'un vienne récupérer les sous ? - en plus si ça se trouve on nous verra les mettre, surtout que peut-être la personne attend de voir Sacha pour venir récupérer les sous et s'il vient pas elle se méfiera ! Alors que si c'est Sacha qui y va ça aura l'air normal et lui il pourrait rester pour voir qui pique les sous et tout le monde trouverait ça normal pasqu'il travaille là-bas ! Ou alors faudrait pas qu'on y aille tous, ce serait déjà plus discret que d'y aller tous. On pourrait demander à Sacha d'aller mettre les sous - de toute façon chuis sure qu'il voudra pas rester pour essayer de voir celui qui lui donner l'haleine - et un de nous ferait le gai pour trouver le méchant ! Les autres pourraient attendre pas loin du palais, prêts à suivre celui qui est dedans si il sort en suivant le type à l'haleine.

La jeune Centaure avait effectué toute cette dernière tirade en apnée, emportée par son enthousiasme et l'arrêt soudain dans son débit de parole fut marqué par une brusque et profonde reprise de sa respiration.

Sacha, qui jusqu'à présent suivait la discussion de façon distraite, se mit à faire frénétiquement "Non" de la tête.
"On avait dit que je resterai ici !"

Zo tapotait du pied, mais silencieusement.
Bon. Mesdemoiselles, je vous propose de faire ainsi. Sacha ne bougera pas d'ici. Il nous donne l'argent, et ce sera Eirin qui ira, déguisée en technicienne de surface. Je suis certain que si on retourne à la SRP, ils nous prêteront tout ce dont vous aurez besoin. De mon côté, je serai posté à l'affut, pour repérer et suivre à distance le receleur. Linora, vous ne serez pas loin, prête à lui couper la route, si jamais il me voit et tente de fuir. C'est donc... un double piège. Termina t'il dans un effet dramatique impressionnant.

Evidemment, vous nous rejoindrez au plus vite, fit-il en s'adressant à nouveau à Eirin, et si le receleur se rend compte du double piège... vous serez là...

Il attendit un bon moment...

... pour un triple piège.

Il attendit les réactions, les crocs souriants et les moustaches légèrement incandescentes.

Mais c'est trop bien ! C'est comme dans les histoires dans les livres, avec... mais si vous savez, le petit prêtre brun qui fait des choses dangereuses et qui a toujours un plan tordu pour s'en sortir !

Eirin sautillait littéralement sur place, approuvant par ce biais le stratagème de Zo !
...
Est-ce qu'il était prêtre, lui aussi, pour avoir autant de bonnes idées à la minute ?

Galvanisée par le discours du Dragon-Lion, la gamine leva la main droite et, dans un réflexe sorti d'on se savait où, se mit approximativement au garde-à-vous tout en hochant vigoureusement la tête de haut en bas.

- J'espère juste que le récupérateur de sous attend pas de voir Sacha pour aller récupérer les sous. ajouta-t-elle quand même au bout d'un moment.

Sacha poussa un soupir de soulagement. En guise de bonne foi, il tendit sans rechigner à Zo son pactole de la veille : une bourse de cuir qui émit un tintement si doux à l'oreille du Dragon.
Il expliqua à Eirin avec force détails l'emplacement où elle devrait déposer l'argent. Il s'agissait d'une grande armoire en bois vitrée, dans le petit salon qui servait d'anti-chambre pour les visiteurs du Palais. Son sommet touchait presque le plafond et un petit rehaussement dans la moulure du meuble le cachait à la vue même des plus grands. Un endroit très fréquenté, nettoyé tous les jours par Sacha, mais que personne n'aurait eu l'idée ni l'audace de fouiller.

Zo réfléchissait pendant que le Gobe-Lin préparait Eirin à son nouveau grand rôle. Il le remercia d'un petit hochement de tête alors qu'il récupérait le pactole, son coeur déjà fendu à l'idée de devoir le mettre en péril entre les pattes de la Myschiffone.

La remarque de la jeune centaure trottait dans sa tête, faisant des youhous dérangeants à son intelligence. Pas moyen de la faire taire : qu'Eirin se déguise en TdS, ok... mais se déguise en Sacha ? Ardu... ardu... d'abord, il y avait la taille... et puis le nombre de pattes aussi...

Dites moi, Eirin, pensez-vous pouvoir vous... déguiser... en notre petit ami, ici ? La tâche me paraît complexe, mais peut-être qu'un livre de cette bibliothèque pourrait vous y aider. Tenez par exemple, celui que vous avez, là, n'est ce pas un déguisement en ... abeille-champignon ? Fit-il en chuchotant. Et là... ça ressemble comme deux gouttes d'eau à... Il ne put finir sa phrase, la marée haute de couleurs l'ayant submergé.

En clignant des yeux, il se tourna à nouveau vers Linora et l'ausculta de haut en bas. Il louchait encore un peu, mais trouvait un certain réconfort à observer des teintes relativement accordées. Le rose bonbon à points verts fluos surlignés d'un liseré de jaune et noir quitta enfin ses rétines, et il dit avec soulagement :
D'ailleurs, si c'était possible de vous grimer quelque peu vous aussi, ça n'en serait que mieux. Si vous devez passer pour une Tout-Triste, il vous faudra... Il réalisa un petit schéma à main levée sur un bout encore vierge de la feuille. Un bob, une boite pour peintures instantanées, des grosses chaussures bien solides, des lunettes comme les miennes, et un accent d'Ailleurs bien larmoyant... Oui, c'est presque le plus important. Il faudra être un peu sourde aussi, et parler fort. D'autres idées ? finit-il par dire en présentant son dessin (un bonhomme bâton délicatement tracé en 3-4 traits, orné des différents accessoires cités, auquel il avait fini par ajouter une autre paire de pattes arrières comme on place la roue de secours à l'arrière d'un carrosse).

Eirin récupéra le précieux paquetage et fixa les croquis de son ouvrage avant de répondre au Dragon par la négative.

J'aimerai beaucoup, sauf que je n'aurais jamais le talent pour reproduire un tel élan de Clairesisme ! Elle, elle aurait pu faire passer un Diplo d'Hocus Pocus pour un Mogouaille, mais pas moi !

Elle réfléchissait un instant, reprenant ensuite la parole.

Mais normalement, je dois juste déposer le paquet ? Alors on s'en fiche de quoi je ressemble, tant que j'ai la tenue qui dit que je suis là pour nettoyer, si ?

Linora rendait son regard à Zo, sans trop comprendre pourquoi elle était l'objet d'un entretien aussi minutieux, lui faisant un petit coucou de la main au passage. Elle pencha légèrement la tête de côté - signe d'extrême concentration - quand Zo fit un dessin de son déguisement puis, après une seconde ou deux de silence :

- Mais. Pourquoi je dois me déguiser ? Et puis si je dois me déguiser pourquoi pas t... vous, t... vous d'vez pas ? Et pis c'est quoi un Tout-Triste ?

Un Tout-triste, c'est quelqu'un qui ne connaît rien à rien... mais qui a le droit d'aller partout pour apprendre, fit Zo en se grattant derrière l'oreille. Ainsi grimée, personne ne vous remarquera dans le Château.

Allons, on a pas la journée. D'abord, aller chercher un déguisement pour Eirin chez les TdS. Prêtes ? Puis il se tourna vers Sacha, et fronça une dernière fois les sourcils avant de dire : Merci pour votre coopération.

Dès le feu vert des collègues, il retraversa la bibliothèque, et ce n'est qu'à la sortie, une fois sous le soleil, qu'il se permit une grande inspiration qui raviva les flammes de son pelage.

Spoiler:

16 Erbmetpes - 14h30

Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Les 3 compagnons abandonnèrent Sacha aux rayons de la mode Myschiffone, après qu'Eirin lui eut conseillé "quelques" lectures.
Leur retour au local de la Société Royale de la Propreté fut accueilli avec crainte et froideur par les deux derniers employés qui finissaient de se préparer pour retourner au boulot. Ils ne pipèrent mot lorsque les intrus fouillèrent dans leur matériel à la recherche d'un déguisement convainquant. Ils attendirent néanmoins leur départ, l'air renfrogné mais à bonne distance, avant de quitter les lieux à leur tour.

- Ch'comprends toujours pas pourquoi si moi j'dois me déguiser vous vous d'vez pas. radota Linora, qui n'était pas prête à lâcher l'affaire, en direction de la SRP. Et pis pourquoi on rentre dans le château nous ? On devait pas rester dehors pour l'em... l'embui... pour le piège ?

Malgré tout Linora mit du cœur dans sa recherche de costume - ne serait-ce que parce que c'était rigolo - et farfouilla dans toutes les affaires qui lui passèrent sous la main, se référant régulièrement au schéma de Zo tout en se disant, sans trop savoir pourquoi, qu'il serait parfaitement complémenté par un joli haut plein de couleur, sans doute avec des fleurs dessus, suivant l'image mentale d'un Tout-Triste qu'elle s'était figurée grâce au schéma.

Moi aussi je me déguise, alors comme ça on fera la paire ! Et on doit entrer à l'intérieur du Palais pour mieux voir ce qui s'y trame, ça me parait logique.

Eirin ouvrit la boite à malice...pardon...le local à vêtements, et la Myschifonne, habituée à la conception d'un uniforme parfait et élégant, s'affaira méticuleusement dans sa recherche d'un costume parfait en cinq étapes.

Primo : Trouver un ensemble avec suffisamment d'ouvertures pour laisser passer ses bras impairs. Ce ne fut pas une mince affaire, mais elle y arriva tout de même au terme d'une longue recherche. Puis un chapeau de l'entreprise, c'est très important. Même qu'elle trouva une mini-casquette pour le Moustimace dans la foulée !
Deuxio : Désinfecter puis nettoyer l'uniforme de fond en comble (Biseptine et les moult produits nettoyants aidèrent considérablement en cette tâche) . Déjà parce qu'il ne lui appartenait pas, ensuite parce que se retrouver aussi mal chaussé que le Corps d'Aunier pour son faux boulot mettrait à mal à la fois sa couverture et la réputation de la noble SRP.
Tertio : Une serpillière twist... qu'on lui donne une serpillière twist car c'est trop cool, les serpillières twist !
Quarto : Choix scrupuleux des produits d'entretiens (avec une préférence pour les produits naturels à base de citrons ou de vinaigre blanc) , désinfection des chiffons propres, puis, à contre-cœur, les usèrent quelque peu pour les salir volontairement afin que ça fasse "plus vrai" .
Quinto : Se sentant mal après coup, Eirin prit un café au distributeur, ce qui semblait également être une prérogative in-dis-pen-sa-ble avant d'attaquer le "travail" en bonne et dû forme.

Me voilà prête ! Gazouilla la chantre de la propreté en plaçant fièrement le badge de l'entreprise sur son poitrail.

Le Dragon, lui, surveillait les alentours pudiquement, s'échauffant les ailes afin d'être prêt à un décollage d'urgence et à fournir une accélération optimale.

Si celui qui doit récupérer l'argent loge au Château, il y a de fortes chances que sa planque s'y trouve... grogna Zo pour répondre à Linora. Pour ma part, je serai à l’affût en tant qu'agent spécial, fit-il en rajustant ses lunettes noires sur son museau.

Derrière lui, deux Tortues Neengeat entamèrent une série de kata en suivant le tempo donné par les ailes du Dragon.

Parfait, finit-il par dire devant le spectacle proposé par Linora et Eirin. Il sortit alors la bourse d'argent, et la remit à Eirin. Avec difficulté. Comme si ses doigts étaient couverts de superglue.

Allons-y, termina t 'il, en refermant les ailes.

Et alors qu'il s'éloignait, une dizaine d'artistes martiaux de divers espèces s'écroulèrent en sueur, soulagés que la séance de "Super-Ultra-Body-Attaque©" soit terminée.

Eirin était tout simplement bluffante. Tout dans son allure rappelait l'employée modèle : celle qui connaît par cœur les petites lignes du règlement intérieur, qui renchérit systématiquement sur les sermons du patron, qui fait des remarques désobligeantes sur l'entretien du matériel et qui vante à tout va l'efficacité de son système de rangement. Tenant sa serpillère avec professionnalisme, elle paraissaient tellement agaçante dès le premier regard que nul n'aurait pu douter de son authenticité.

En comparaison, le costume de Linora était... inégal. En guise de bob, elle avait choisi une charlotte bleue. Les chaussures bien solides avaient été troquées pour des crocs blanches. Un masque de protection en plastique transparent (requis pour certaines opérations de nettoyage radicales) faisait office de lunettes. Nulle trace de la boîte à peintures, mais elle avait enfilé une blouse blanche trop petite pour elle, après l'avoir aspergée de produits d'entretien divers pour lui donner un aspect bigarré. Après réflexion, elle avait aussi pris l'initiative d'ajouter une paire de gants en latex, car l'ensemble manquait de rose à son goût.

Ainsi grimés, la petite troupe arriva aux portes du palais. L'endroit était comme les jeunes filles l'avaient laissé quelques jours plus tôt : un groupe de manifestants, toujours menés par le même Barbapapa, s'amassaient devant les grilles principales et pestaient contre les gardes royaux.
Seule différence, en plus de cette foule se trouvaient quelques groupes de 2-3 personnes, discutant à voix basse un peu à l'écart.

Spoiler:

Okay alors moi je vais nettoyer, à tout à l'heure ! Tu viens mon Biseptine ?

Tellement dans la peau du personnage qu'on aurait pu se demander si Eirin en avait fini par oublier sa mission originelle, l'araignée se mouva aisément dans la foule grâce sa petite taille combinée à son talent reconnu pour le pilotage de chariot ménager, démontrant ainsi que des années d'entrainement en matière de "maniaquicité" pouvaient parfois se montrer utiles. A grands renforts de Pardon, excusez-moi, pardon elle cherchait à se faufiler jusqu'à la fameuse "petite porte" du Palais (car il y en a toujours une dans les grandes bâtisses, même qu'elle est toujours ornée d'un panneau blanc aux lettres rouges indiquant qu'elle est réservée aux employés) et ce, tout en passant à côté de ce qui paraissait être des comploteurs en train de comploter sur des choses graves comme l'anarchie ou bien sur la destructions de rouleaux de tissu Virginie (TM).

Zo regarda partir Eirin avec un air inquiet... quand on prenait trop les choses à coeur dans le métier, ça finissait toujours mal.

Une fois cette dernière partie, il se concentra sur les portes du Palais, et sur comment entrer. Il finit par se résoudre à jouer le tout pour le tout :

Dites mois, Linora, savez-vous comment on peut entrer dans une telle bâtisse en dehors de ... par là ? fit il en indiquant les grilles, la foule et les gardes.

Linora avait commencé à adopter la démarche dite de "ici, c'est chez moi" : l'air confiant, la tête haute, elle aurait eu un air concentré et avide d'accomplir son travail à merveille si elle avait su ce que c'était. Elle se tourna vers Zo.

- Bah... C'est par là qu'on doit rentrer, en fait. lui répondit-elle, l'air de ne pas trop voir où il voulait en venir. Il manquait de toute évidence à la jeune fille certaines notions fondamentales. Sinon, ya la p'tite porte. fit-elle en tendant le doigt vers une partie de la grille un peu à l'écart, devant laquelle la foule était moins dense.

Guidée par un instinct professionnel quasi-mystique, Eirin n'eut aucun mal à trouver l'entrée de service, à l'arrière du bâtiment. À la vue de son uniforme, le garde de faction s'empressa de déverrouiller la porte pour la laisser passer. Il parut sur le point de dire quelque chose mais, devant la confiance à toute épreuve de la femme de ménage (et de son acolyte Moustimace), il se ravisa. La Myschiffone pénétra dans l'aile du Palais où se trouvaient les cuisines, la blanchisserie et la réserve...

De son côté, grâce aux indications de Linora, Zo put distinguer à quelques mètres à droite de l'entrée principale un petit portillon aménagé dans la grille. Il ne semblait pas utilisé, au vu de l'énorme cadenas qui le fermait, et personne n'y prêtait attention.

Le dragon resta un instant pensif devant le cadenas puis indiqua les gardes au portail principal : allons leur demander où démarrent les visites guidées, finit-il par dire pensivement.

Il traversa d'un coup d'aile le groupe de manifestants et s'adressa à un garde.

Excusez moi mon brave, dit-il en prenant l'air important et surtout sûr de lui d'un garde du corps, où donc se trouve l'entrée pour les visites guidées du palais ?

Mmmmh... Mon Biseptine, quelque chose me dit qu'on va avoir du pain sur la planche admit-elle en considérant l'immensité des pièces du Palais, à croire qu'il était encore plus grand de l'intérieur que de l'extérieur.

Qu'à cela ne tienne, Eirin, comme la plupart des Myschiffones, n'était pas du genre à se laisser décourager par la perspective d'une immense tâche barbante à accomplir. Sans doute même que c'était grâce à cette qualité que son espèce avait survécu à travers les âges. De ce fait, elle commença à explorer la blanchisserie et la réserve en laissant volontairement les cuisines de côté (car tout chef digne de ce nom sait garder propre son lieu de travail, surtout s'il travaille en un lieu aussi prestigieux) à la recherche de la grande armoire décrite par le Gobe-Lin, et pourquoi pas nettoyer les lieux dans la foulée parce que bon, hein, c'est quand même le Palais et c'est Eirin alors faut pas déconner non plus.