À la poursuite des moutons disparus

[Les attaques magiques comptent pour Riposte, ça te fait donc un bonus de +2 pour ce tour].

Un bruit de piétinement se fit soudainement entendre, et les combattants virent une ombre multicolore filer entre eux à toute allure, pour foncer jusqu'à la Zymullassion agonisante, qui termina écrasée par le poids de la connaissance, avant de disparaître (Zymullation 3 achevée, +8Xp chacun, +1PC pour Eirin).
Linora et Gonzague, ayant pu éprouver l'efficacité de leurs attaques coordonnées, assaillirent la Zymullassion pyromane. Deux frappes puissantes... qui passèrent littéralement au travers de leur cible. Certes, il ne s'agissait que d'une image projetée par Maître Jamax, mais jusqu'alors, celui-ci avait pris soin de les faire réagir comme si elles étaient matérielles. Et puis, la barre rouge était restée intacte... (0% de dégâts, +1 PC pour Gonzague).

L'illusion répliqua par un coup précis de son bras tranchant sur Gonzague (Coup critique, et seulement 14% de dégâts , +1 PC pour la Zymullassion).
Et toujours : "Rrrroooooon... psshhhhhhh..."

Spoiler:

- Mbon... fit une Linora dont le ton laissait clairement entendre que ça n'était pas bon DU TOUT.
Il faut dire que le fait que le machin impalpable s'obstine à essayer de la brûler vive et se débrouille pour toujours avoir l'air de n'en avoir RIEN A FAIRE de ses efforts pour le faire tomber commençait SERIEUSEMENT à lui taper sur le système. Passablement gavée, elle se décida à décocher le coup de pied le plus violent de son inventaire - il est vrai peu développé -. Elle enfonça donc ses sabots dans le sol tout en tournant pour présenter sa croupe à la Zymullassion et lui décocha une ruade qu'elle espérait dévastatrice là où était supposée se trouver la tête.

Bibip.Bibip.Bibip.Bibip.Bibip...

Une série de bips incessants et stridents se fit entendre, dont l'intensité agaçante avait même recouvert les bruits de la bataille virtuelle en cours.
Exaspérée par tout ces bips, qui semblaient s'êtres déclarés à partir du moment où le Zymullation pyromane avait rappliqué, Eirin souffla un bon coup, ferma les yeux, se concentra afin de faire abstraction de tout ce tintamarre, puis, dans un murmure presque inaudible, elle chuchota tout en désignant le jongleur des flammes :

Biseptine... Fais un bisou qui colle à lui...

L'ordre donné, elle projeta le fruit de sa concentration sur sa chaussette de guérison d'un coup de patte prompt, dont le trait d'énergie lumineuse termina sa course sur Gonzague.

Ouais, touché ! Ne put-elle s'empêcher de lâcher en levant sa main tissée dans le ciel, faisant fi du sérieux de la situation. Elle reste une Myschiffone après tout...

Spoiler:

Les coups continuaient à pleuvoir sur la Zymullassion, sans que celle-ci n'en souffre le moindre effet (0% de dégâts, +1 PC pour Linora). Quelque chose clochait, Linora le sentait bien, mais quoi ?
Faisant fi de ses agresseurs, l'illusion se tourna vers sa collègue et lui flanqua une gifle violente (Échec de "Foutre une baffe", 4% de dégâts). Cela ne suffit toutefois pas à tirer la faignante de sa torpeur.
De son côté, après avoir prodigué ses soins à Gonzague, la Myschiffone se retourna vers son insecte de compagnie. Il survolait la scène, enchaînant des cabrioles certes fort impressionnantes, mais sans rapport avec la consigne de sa maîtresse. La distraction fut de courte durée, puisque déjà la Zymullassion revenait à l'assaut, sautant sur Eirin (Échec critique, 8% de dégâts, +2PC pour la Zymullassion).

Spoiler:

Non seulement Biseptine était encore sous l'effet euphorique du café et ne faisait rien de ce qu'elle lui demandait, mais v'la t-y pas qu'en plus, une des formes illusoirement réaliste se jeta sur sa personne sans avertissement préalable !
Et ça, ÇA, Eirin ne pouvait nullement l'accepter : Non seulement cette chose ne s'était pas lavée les mains/pinces/pattes (rayez les mentions inutiles) avant tout contact, ce qui n'était aucunement hygénique, mais elle avait également osée la frapper au visage, risquant par ce fait de lui donner la Migraine. Et Acéthamol n'aime pas les maux le tête. Il les combat par tous les moyens possible, en détruisant le maux à sa source s'il le faut.

Source qui se présentait là sous la forme d'une Zymullassion.

Ainsi la jeune disciple du Dieu de la médecine serra les crocs puis administra sur le corps de la discourtoise un traitement se présentant sous la forme d'un gros bouquin bien lourd.

- Huuuuum... fit Linora tout en regardant ses sabots d'un oeil inquisiteur. C'était comme s'ils ne... Marchaient pas. N'ayant jamais eu vent d'un tel phénomène, elle se dit rapidement que ça ne devait sans doute pas être sa faute (ça n'était d'ailleurs jamais de sa faute, peu importe ce qui aurait dû être de sa faute) et DONC, c'était la faute du machin sur lequel elle essayait de taper... Et probablement de la chaussette d'illusion, qui avait l'air de ne pas être sans lien avec le fait que personne n'arrive à mettre la main sur la stupide Zymullassion...
Ca ne pouvait être que ça.
Silencieusement, Linora fit donc comprendre subtilement à Fléau qu'il devait faire diversion (c'est à dire qu'elle se lança dans une combinaison de signes digne des plus grands commandos) puis, devant l'incompréhension du Kyaah, finit par lui dire :
- Mééé, va donc lui croquer les mollets ! ce qui était, de toute façon, la réaction instinctive de la bestiole devant toute menace plus ou moins identifiée qui s'en prenait à sa maîtresse.
Profitant de ce que l'attention de la Zymullassion devait forcément être détournée grâce au travail de sape de concentration entrepris par sa boule de poil favorite, la Centaure s'avança subtilement (toujours) vers le côté de la Zymullassion dont le bras arborait la chaussette d'illusion et, ayant finit son approche furtive, écrasa vicieusement le pied de la bête et plongea en avant pour essayer de lui arracher ladite chaussette par surprise.

Soudain, il y eu un genre de déclic dans l'esprit d'Eirin et de Gonzague. C'était comme si leur subconscient prenait ses gros sabots pour fiche un coup dans le tibia de leur pensée, en lui criant très fort dans l'oreille : "Hé, le niaiseux ! Tu vois-tu donc pas qu'c'est rien qu'une calice d'embobinage ?!" (oui, il se trouve que leur subconscient avait un accent québecois prononcé) "La vraie est là, mire, au bout de mon finger !". Difficilement, mais avec persévérance, la vérité suivit son chemin parmi leurs neurones : là où, une seconde plutôt, il aurait juré voir la Zimullassion, ne se trouvait en réalité rien que le vide. La Zimullassion les observait, à quelques mètres de distance, préparant le prochain assaut. Mais maintenant qu'ils y pensaient, il se souvenait qu'elle avait été là, à côté d'eux, depuis le début ; ce n'est pas qu'ils ne l'avait pas vu, simplement ils n'y avaient pas fait attention, comme si elle n'appartenait qu'au décors.
La surprise passée, ils fondirent à l'unisson et ne firent pas de quartier (31% de dégâts par Eirin, 28% et 40% par Gonzague, +1 PC pour Eirin).

Le subconscient de Linora, en revanche, avait abandonné la bataille depuis longtemps. La jeune Centaure était prise d'une telle fougue que rien ne pouvait l'inciter à s'arrêter un court instant pour analyser la situation. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque la chaussette sur laquelle elle tirait de toutes ses forces s'évanouit, avec le reste de sa propriétaire, pour réapparaître de l'autre côté de Gonzague et Eirin, à deux doigts d'être terrassée (0% de dégâts, +2 PC pour Linora). [Dommage, c'était une bonne idée de lui arracher sa chaussette XD ]

La Zimullassion acculée tenta le tout pour le tout et essaya de nouveau de réveiller sa collègue, en vain (Échec, 4% de dégâts). En désespoir de cause, elle décocha une dernière flèche élémentaire en direction de Gonzague (22% de dégâts)

Spoiler:

Le visage de Linora reflétait à la fois une profonde perplexité et un état de nerf avancé, quand la Zymullassion disparut à nouveau de devant elle pour se retrouver non loin de sa collègue endormie... La Centaure et Fléau partagèrent un haussement d'épaule d'incompréhension et regardèrent Gonzague et Eirin administrer une correction digne de ce nom à leur adversaire insaisissable.
L'idée de taper sur la Zymullassion endormie lui déplaisait fortement... C'était quand même franchement moins drôle si elle ne se défendait pas... En désespoir de cause, elle alla tout bonnement s'assoir sur la créature, histoire de l'empêcher de nuire, tandis que Fléau machouillait distraitement le premier appendice qui passait à sa portée.

Pour une fois, Eirin ne se contenta plus de brasser du vent et toucha quelque chose de plus utile que le vide.
Visiblement, l'hallucination caféinée à l'accent étrange avait raison... Pourtant, il faut toujours écouter les voix qui pointent du doigt, c'est bien connu.

Attends, il était à deux endroits à la fois lui ? Comment qu'il a fait ? A moins que... Ça pourrait dire pour l'avoir en fait, il suffit d'attaquer derrière, tout en sachant qu'il est devant, mais sans frapper directement puisque sinon il disparaît et... Oh et puis flûte !

A deux doigts de la surchauffe neuronale, la Myschiffone réitéra le "traitement" à base de coups contondant sur le Zymullassion illusionniste afin de ne plus s’encombrer de toutes ces considérations futiles, dignes de coller un mal de tête à n'importe qui.

"Bravo ! Bravo !" s'exclama Maître Jamax, après le coup de grâce d'Eirin, et tandis que le décor disparaissait peu à peu pour laisser la place aux murs de la salle. "Quelle énergie, quel courage ! Ces jeunes filles sont époustouflantes !" Gambeth, moins démonstratif, hocha simplement la tête et les gratifia d'un très léger sourire satisfait. Quant à leur nouvel acolyte, de fines lettres se tracèrent sur sa peau pour former les mots suivant : "Mesdemoiselles, vous fûtes impressionnantes. Ce sera un grand plaisir de faire équipe avec vous."

Le Grand Chancelier proposa à l'équipée de passer une nuit au château avant de commencer leur enquête, afin de se remettre de leurs émotions. Des chambres magnifiques leur furent apprêtées et un dîner somptueux égailla leurs papilles, tandis qu'ils faisaient tous trois plus ample connaissance. Gambeth vint les trouver au moment du café, afin de leur remettre une petite cage contenant un fort-fey de cinq Hesmess mâles et une femelle. "En cas de problème, ou si vous devez nous transmettre une information urgente, il serait préférable que vous utilisiez ce moyen, pour plus de discrétion. Nous vous contacterons également par ce biais si le besoin s'en fait sentir, aussi évitez autant que possible de vous en séparer." dit-il en confiant les insectes à Eirin. Il prit congé après leur avoir une dernière fois souhaité bonne chance.

Spoiler:

Un sentiment de joie et de crainte avait envahi le corps arachnéen d'Eirin lorsqu'on lui confia les six petits insectes. Elle avait l'habitude d'employer ce moyen de communication à la fois rapide et mignon, mais le problème venait surtout de Biseptine ; Durant son travail, elle s'était surpris de constater que la plupart des messages n'arrivaient non pas à destination du cabinet médical, mais terminaient leur course dans l'estomac flasque du Moustimace, qui, jaloux comme un pou quand il s'agissait de l'attention de sa maîtresse, n'hésitait pas à intercepter les insectes tournant trop près d'elle...
Cela lui avait bien évidemment causés quelques menus problèmes dans le passé, que la Myschiffone ne souhaitait pas voir remis à l'ordre du jour pour une mission de cette importance. Elle songea même pendant un instant à refiler le Fort-Fey à l'un de ses comparses, mais elle se ravisa ; Entre l'absence de bras d'un côté et l'omniprésence de dents pointues du familier de l'autre, Eirin se promit à soi-même d'être très attentive durant les jours à venir.

Voyant par la suite le Chancelier partir, la petite secrétaire l'interpella une dernière fois d'une fine pince en l'air afin d'en savoir plus à propos de certains sujets qui lui restait obscurs...

Euh, Chancelier, s'il vous plait ?
Je suis sincèrement touchée que vous me fassiez confiance pour me confier tous ces Hesmess, mais nonobstant le fait que je sais envoyer des lettres avec je suis malheureusement loin de savoir tout à leur sujet. Par exemple, j'ignore avec quoi on doit nourrir ces mignonnes petites bêtes, ou encore jusqu'à quel point leur réseau de message s'étend si par exemple on doit partir loin d'ici... D'autant que nous partons à trois si j'ai bien compris n’est-ca pas ? Elle désigna du regard Linora et Gonzague, avant de reprendre illico.
Autre chose également me vient à l'esprit : Si jamais on a plein de choses à vous dire pour l'enquête, comment qu'on fait si jamais on dépasse les capacités du Fort-Fey ?

Désolée pour la dernière phrase, mais la force obscure de la blague moisie a pris le contrôle de mes mains durant la rédaction.

Linora se releva un peu précipitamment quand l'illusion se dissipa sous sa croupe et adressa un sourire ravi au maître illusionniste quand il les complimenta. Elle gratifia également leur nouvel acolyte d'un signe de la main et lui tendit une sucette pour sceller leur amitié.

Après une nuit agréable, ayant profité d'une chambre au luxe sans pareil, Linora se leva, alla braquer un gâteau ou deux dans la cuisine puis finit par retrouver leur petit groupe d'aventuriers à point nommé, puisqu'on venait apparemment de leur confier elle ne savait quelles petites bestioles, que Fléau regarda d'un air qui feignait si bien l'ignorance totale qu'il en devenait franchement louche. Pendant qu'Eirin débitait ses questions sur un rythme toujours aussi rapide, elle détailla donc les bébêtes du regard avec intérêt, tout en surveillant son Kyah du coin de l’œil.
Puis, après avoir laissé le conseiller répondre, elle demanda quelques précisions elle aussi.
- Et puis, j'aimerais savoir ce que vous attendez exactement de nous : on doit trouver où on peut se fournir en haleine, remonter jusqu'à la source... ? Et, bien sûr, si vous aviez une idée de par où est-ce qu'on pourrait se lancer, ça serait chouette.

"Oh, ne vous faîtes pas de soucis à ce sujet", répondit Gambeth. "Les Hesmess adultes ne se nourrissent plus, ils se contentent seulement des stocks qu'ils ont constitués avant leur mue. D'ailleurs, ne vous alarmez pas si vous les voyez s'amaigrir : c'est tout-à-fait normal.
Nous avons choisi ce moyen de communication pour sa rapidité et sa discrétion. S'il devenait nécessaire que vous quittiez la ville, ou si la situation exigeait que nous échangions plus amplement, vous n'aurez qu'à nous prévenir par ce biais et nous aviserons d'un autre moyen de vous contacter."

Le Conseiller se tourna ensuite vers Linora et lui répéta ses mots de la veille, tachant cette fois-ci de capter son regard et de trancher dans le vif du sujet, avant que son attention ne retombe à nouveau : en effet, l'idéal serait de retrouver ceux qui détenait ce mouton non déclaré. Toutefois, étant en terrain inconnu, rien ne garantissait que cela soit simple. Mais aussi loin que Linora et ses compagnons pourraient remonter, il s'agirait toujours d'une avancée précieuse pour résoudre cette crise. Et s'il leur était possible de ramener le mouton en question vivant, qu'ils en fassent leur priorité.
Concernant les pistes, il ne pouvait guère les aider. Les trafiquants des bas-fonds de Capit Al, comme les hauts bourgeois individualistes pouvaient tout autant avoir les intérêts, et les moyens, de se procurer cette haleine de contrebande, sans oublier les émeutiers qui sévissaient partout en ville. Le choix de leur terrain d'enquête dépendrait de leur préférence et du milieu qu'ils estimeraient pouvoir infiltrer.

Spoiler:

Linora grommela pendant l'explication, ayant vaguement l'impression que le conseiller la prenait pour quelqu'un de stupide, mais tenta néanmoins de mémoriser toutes les informations qu'il souhaitait lui faire passer. Elle fit alors du regard le tour de ses compagnons (ce qui alla relativement vite), tout en rajustant son sac à dos et ses sacoches de selle, de façon à faire comprendre aux autres qu'elle était maintenant prête à partir et qu'elle avait d'ailleurs hâte de se mettre en route parce que, la vie de château, ça allait bien deux minutes mais qu'il serait quand même temps d'avoir un peu d'action.
- Bon, très bien... Bah on fera de notre mieux, alors...
Son ton laissait entendre qu'elle n'était pas convaincue du résultat mais reflétait néanmoins son envie de s'y mettre.
- On y va ?
Et, sur ces bonnes paroles, elle sortit une sucette qu'elle se mit dans la bouche, vérifia la présence de Fléau sur son épaule et se lança vers la porte, après avoir vérifié que ses compagnons n'avaient pas d'autre question à poser.

Spoiler:

Eirin écouta les dires du conseiller d'une oreille, l'air plus ailleurs qu'à l’ordinaire. Elle semblait en proie à une intense réflexion.
Malgré le risque de mal de tête, il semblerait que cela porta tout de même ses fruits, puisque la Myschiffone fit ses saluts au palais d'un sourire à la fois satisfait et rassuré.
Etbienetbienetbien... Je crois que tout est dit alors. Nous n'avons plus qu'à partir en espérant avoir suffisamment de chance pour inculper les coupables de cet odieux forfait. Elle considéra un instant le Fort-Fey avant de se reprendre très vite. Enfin, les responsables de tout ce Kawa quoi !
Dans tous les cas Chancelier, je vous remercie grandement pour votre ca...pacité d'accueil... Hum, votre hospitalité si vous préférez... En espérant que notre prochaine rencontre se fera avec de bonnes nouvelles !
L'araignée n'osa aucune forme de courtoisie avant que son interlocuteur se déclare, se contentant de l'imiter si jamais celle-ci venait d'elle-même. Ce blocage de sa part provenait du fait qu'elle ignorait les coutumes en vigueur dans le Palais Royal devant ce genre de situation ; Famille nombreuse oblige, ce genre d'adieux/de salutations pouvait durer des heures chez les Myschiffons, et Eirin était suffisamment au fait des us et coutumes de Capit AL pour se rendre compte que quelque chose risquait de clocher si jamais elle se lançait là-dedans.

Toujours est t-il qu'après vérification de la présences de la tripotée d'insectes et des gourdes -qui se devait d'être remplies de café par le personnel des lieux comme il se doit, la petite secrétaire rejoignit les autres à proximité de la porte. Toutefois, les deux petites dents sortant de sa bouche souriante, ses chantonnements, et sa démarche légère indiquaient un état d’innocence trop présent pour être vrai, même pour une Myschiffone.
Ces détails n'échappèrent pas à ses compagnons, qui semblaient observer son état d'une manière interrogative ; Était-elle encore en overdose de caféine ?
Se dirigeant tous trois vers la sortie, Eirin sortit entre deux fredonnements de comptines une déclaration qui ne s'adressait à personne en particulier et qui s'envolait dans le vent. Cela disait à qui voulait l'entendre :

Ne vous inquiétez pas, je sais exactement par où commencer...

Peut-être. Mais elle laissa planer le mystère tant qu'elle n'avait pas terminée sa chanson sur les chapeaux.
Et selon si oui ou non, elle se décidait à chanter les couplets sur les promotions spéciales, cela pouvait durer au moins entre 5 et 10 bonnes minutes...

On se dirige vers la ville je suppose ?

Après leur avoir donné 100 pièces d'or à chacun en guise d’acompte (j'ai failli oublier dis-donc :p ) Gambeth ramena les trois recrues vers l'extérieur, les faisant cette fois passer par la sortie de service à l'arrière du palais. La matinée arrivait sur sa fin et la douceur apportée par un soleil resplendissant ne laissait rien présager des dangers terribles qui attendaient probablement nos héros-en-devenir.

Contournant les grilles pour revenir à la place centrale, ils virent de nouveau, agglutinés devant l'entrée, le groupe des manifestants dont certains de la veille semblaient n'avoir pas bougé d'un poil. Ils scandaient des slogans vindicatifs, menaçaient de prendre le château d'assaut, défiaient le Roi d'oser se montrer. De temps en temps, l'un d'eux jetait sur les gardes en faction de l'autre côté un projectile quelconque, souvent trop mûr.
Curieusement, bien que quelques uns de ces citoyens en colère avaient une physionomie naturelle susceptible de passer à travers les barreaux, aucun ne tentait de franchir la frontière symbolique - sans doute par crainte de se retrouver seul en territoire adverse.

Gonzague se retourna vers les demoiselles et écrivit :
"Bien, étant donné l'urgence de notre mission, mieux vaut-il nous mettre à la tâche dès maintenant. Eirin, tu disais... (pardon, je peux te tutoyer ?)... avoir une idée de par où commencer ?"

Eirin souffla un soupir rassurant en voyant le tas compact de gens à l'entrée du Palais.
Et bien... Heureusement que j'ai accepté cette mission moi... Hmm ?
Elle fut tirée de ses pensées par le bruits des écritures de leur nouvel acolyte. Puis, en voyant ce que les écrits contenaient, la Myschiffone s'empressa de saisir son carnet et son stylo avant d'écrire de manière frénétique dessus... Avant de se rappeler brusquement que l'Omigari était muet et non sourd. Tout en rangeant ses biens en hâte dans son sac, elle s'empressa de répondre à Gonzague (Pourquoi Gontrand ? J'ai raté quelque chose ?) comme si de rien n'était.

Oh, oui-oui bien sur que vous pouvez me tutoyer ! On n'est pas une équipe de ronds de serviette tout de même !
Conclue t-elle de par cette expression que l'araignée avait cru entendre quelque part dans un débit de boissons. A ce propos...
Maintenant que tout est clair, je vais vous emmener dans l'uns de mes endroits favoris : Un salon de thé !
Les paires de regards qui l'observaient semblant sceptique sur cette révélation, elle appuya ses arguments sans broncher d'une miette.
Oui un salon de thé, ou encore un café, un estaminet, ou même une taverne si vous voulez ça conviendrait aussi bien ! C'est bien connu que les bruits qui courent passent toujours par là non ? A part ça, j'ai commencé à parler d'un salon de thé tout simplement parce que je connais bien le propriétaire de l'un d'entre eux ; C'est un Curueil qui voyage beaucoup et qui n'hésite pas à rapporter des plantes et des grains rares (et chers) de ses voyages. D'ailleurs même s'il tiens un salon de thé, c'est aussi lui qui fournit le personnel en café et il est au passage presque autant savoureux que celui du Palais. Et...
Constatant qu'elle était de train de perdre son auditoire, la petite secrétaire recentra le sujet.
Donc voilà. On peut faire d'autres établissements de ce genre si vous le souhaitez, mais je pense que ce serait là un bon point de départ pour trouver des renseignements pour mo... Notre enquête je veux dire !

Comme pour poser une conclusion qui lui semblait évidente, Eirin se mit à marcher d'un pas lent en direction des rues de la ville avant de se retourner à nouveau.

Mais si vous avez autre chose en tête il faut le dire, histoire de pas se faire de la route pour rien !

MJ, si jamais ma piste est trop décousue pour être vraie, n'hésite pas à faire des modifications

Et c'est donc la tête haute que Linora sortit du palais, se laissant entraîner vers la sortie de derrière. Elle avait eu quelques difficultés à faire rentrer les pièces d'or dans ses diverses sacoches de selle et sac à dos, mais avait fini par s'en sortir en boulottant quelques sucreries pour faire de la place. Elle se boucha les oreilles quand Eirin commença à chanter - plus par esprit de contradiction que parce que la chanson l'ennuyait - et, voyant des inscriptions apparaître sur Gonzague, marmonna un truc du genre :
- Et moi, si j'avais une idée, hein, zen auraient rien à faire, c'est quand même pas juste. D'accord, j'ai pas d'idée, mais quand même !
Elle tendit néanmoins l'oreille (après l'avoir débouchée, bien sûr) à la proposition d'Eirin. Elle n'était pas franchement convaincue mais, n'ayant pas grand chose de mieux à proposer, haussa les épaules et emboîta d'un air récalcitrant le pas de la Myschiffone. Ce n'était pas une siiii mauvaise idée... Mais il ne fallait pas compter sur elle pour l'avouer.
- Au pire, on essaiera autre chose si ça marche pas
Dit-elle simplement en guise de conclusion.

[Non non, c'est bien Gonzague. J'avais écrit ça à l'arrache avant de quitter le boulot...]

Eirin les mena donc jusqu'à un établissement de boissons, baptisé Chez Fred Tagada, aux murs rose fushia et dont le toit avait été garni d'une large sculpture de plâtre en forme de meringue. Mais l'aspect de la bâtisse ne semblait être fait que pour préparer en douceur les potentiels clients à la décoration intérieure. Fauteuils molletonnés aux allures de chouquettes, guéridons mignons couverts de nappes aux motifs fruités, moquette dont le patchwork arc-en-ciel pouvait donner les larmes aux yeux (d'émerveillement ou de douleur, au choix). Les fenêtres s'ornaient de rideaux fluo à froufrous qui paraissaient dégager plus de lumière qu'ils n'en filtraient et du plafond pendaient des lustres biscornus d'où s'échappaient des odeurs de vanille et de fraise.

La Myschiffone fut surprise de la trouver pratiquement vide, hormis quelques irréductibles parmi les habitués de la maison. Elle en reconnu certains, dont un couple de patients du Docteur Hal Ehatoire, qu'elle avait tellement bassinés à propos de ce salon de thé qu'ils en étaient devenus les plus fidèles clients, par peur de devoir affronter de nouveau ses assauts oratoires. À part ça, la plupart des tables étaient libres, cela faisait peine à voir. Dans l'atmosphère calme et apaisante propre à l'établissement, les discussions chuchotées avaient laissé place à de longs soupirs, à des "Ah la la la la..." et à des "Eeeeeh oui" convenus, exprimant la mélancolie générale qui se passait de mots.

Dès leur entrée, un beau Cureuil d'une cinquantaine d'année, légèrement grisonnant, vêtu d'une redingote en velours vert pomme et d'une pantalon bouffant orange, et portant avec distinction une canne d'ébène et un monocle, s'avança vers eux.
"Mais voila cette chère Mlle Corsodyl, quel plaisir de vous voir en si bonne forme ! Et vous amenez des amis avec vous, merveilleux ! Messieurs-dames, bienvenue."
Frédéric Tagada les conduisit en hâte vers sa table habituelle, comme s'il était soucieux qu'ils ne partent avant d'avoir rien commandé.
"Une farandole de cafés, comme d'habitude, j'imagine ?" demanda-t-il à Eirin. Puis, sans attendre sa réponse, il se tourna vers les deux autres : "Et pour vous, ce sera ?"

[Je ne sais pas trop quoi dire, aussi je vais aller à l'essentiel...]

Lançant un soupir de soulagement dans un premier temps en voyant son ami Fred, la Myschiffone devenue très rapidement inquiète en voyant l'atmosphère triste régnant dans le lieu ; Il y avait cette air de fatalité qui planait, certes, mais il manquait également un je-ne-sais-quoi pourtant propre à l'établissement. Prenant place à sa table habituelle et lançant un discret signe de tête approbateur durant la commande des boissons, Eirin se promit de creuser la question.

C'est justement lorsque'elle entama sa première liqueur caféinée (goût noisette des bois jolis) tout en admirant le décor comme à son habitude que la réponse à sa réflexion lui vint subitement en mémoire, au point de s'en brûler la langue et de presque en faire tomber sa tasse. Faisant fi de la douleur -car un bon café ne fait jamais de mal, la petite secrétaire apostropha le distingué gérant à la redingote.

Au fait, il n'est pas là la Bolée aujourd'hui ? Comme si le Cureuil venait déjà de répondre à sa question elle ajouta : Je savais bien qu'il y avait quelque chose de pas comme d'habitude, c'est trop calme ! Elle lança un regard sur l'imposant piano du Tagada, vide de tout occupant contrairement à l'accoutumée.

La Bolée, surnommé ainsi par la plupart des habitués à cause de sa manie à boire n'importe quelle boisson avec sa tasse en terre cuite fétiche, n'était rien d'autre que le pianiste attitré des lieux. Plutôt doué d'ailleurs si l'on en croit les échos, et assez mignon selon son avis personnel, mais là n'était pas la question : L'enquête passait avant tout, et peut-être avait-elle mise une pince sur un début de piste sans le vouloir...

[Bon, désolé, je me rends compte que c'est difficile pour vous de savoir où aller. Je suis en train de plancher sur ma campagne pour la rendre un peu plus complète et je vais tenter de vous remettre sur les rails]

M. Tagada prit un air soucieux.
"Eh bien, non, il n'est pas venu ce matin, je ne sais pas pourquoi. Peut-être est-il malade. Il ne s'est pas présenté à votre cabinet, par hasard ?"

Gonzague, qui sirotait un grand verre d'encre, posa sa boisson le temps d'écrire : "Cela lui arrive-t-il souvent de manquer une journée ?"

"Au contraire, depuis 4 ans que je l'emploie, il n'a été absent que deux ou trois fois, pour autant que je me souvienne. Comprenez, la musique c'est toute sa vie, une véritable obsession ! Et il n'a pas de piano à lui, alors il vient jouer ici même durant ses jours de congé.
Mais j'imagine qu'il a dû avoir une urgence, cela arrive. On est tous un peu bousculés ces derniers temps, n'est-ce pas ?" ajouta-t-il avec un sourire un peu forcé.

La Centaure, regarda d'un air un peu perplexe le bar et y entra d'un pas franchement circonspect, agressée par tout ce rose... Fléau, à l'abord du bâtiment, alla se planquer dans l'une de ses fontes, ne laissant apparaître que deux yeux brillants d'horreur et de dégoût. Elle adressa néanmoins un sourire enjoué au tenancier de l'établissement, les yeux légèrement brillants de larmes à cause des couleurs.
Se plaçant sur un énorme pouf posté à côté de la table à laquelle on les menait, la Centaure hésita une seconde à commander de l'haleine à M. Tagada, histoire de démarrer leur enquête, mais elle eut comme le pressentiment que ce n'était pas vraiiiiment la meilleure idée qu'elle aurait jamais pu avoir. Aussi demanda-t-elle avec son sourire le plus désarmant :
- Vous avez de la grenadine ?
Durant l'attente, elle laissa ses yeux s'accoutumer à la multitude de couleurs aux alentours puis sirota se grenadine en écoutant d'une oreille distraite la conversation à propos du pianiste, dont l'absence ne signifiait pas grand chose pour elle...
Cependant la conversation était fascinante en ce que le mode d'expression de Gonzague la laissait littéralement pantoise. Elle ne comprenait toujours pas comment il pouvait s'exprimer en dessinant des mots sur son pelage mais elle était bien décidée à savoir faire ça un jour. Aussi, le sourire aux lèvres, s'intéressa-t-elle de suffisamment près à la conversation pour pouvoir entendre la réponse du tenancier. Et lâcher un petit "hmmmm" de conspirateur à la mention d'une urgence. Puis elle lança un regard à Eirin pour savoir si, elle aussi, trouvait ça très, très louche.

Tout en sirotant son café de Vanupie, Eirin répondit à la question de Fred par un signe de tête négatif.
"Hm-hm. Et vu vos questions, je pense que vous n'en savez pas plus que nous, n'est-ce pas ? Parce que ça fait combien de temps qu'il est absent? "
Buvant une nouvelle gorgée de caféine, et croisant le regard suspicieux de Linora, la Myschiffone lui rendit la pareille et croisa ses pinces avant d'en tirer sa conclusion. Elle laissa le café restant à Biseptine.
"Hmmm... "La Bolée" et moi on se connait un peu c'est vrai, il arrive même parfois qu'on partage une tasse ensemble après le service, en tous cas quand il est encore sur terre, et non sur son nuage poétique. Je ne le connais pas suffisamment pour l'affirmer, mais il n'est pas du genre à partir à la va-vite. Le royaume pourrait s'écrouler sous ses pieds qu'il serait capable de rester accroché à son piano, j'en mettrais ma pince à couper. Il pourrait aussi être malade, mais comme il a l'habitude de notre maison et que je ne l'ai pas vu, ça m'étonnerai fortement."

La petite secrétaire s'arrêta un court instant de parler afin de réfléchir ce qu'il aurait pu l'inciter à ne pas être présent à la Tagada... Aurait-il acheté son propre piano ? Peu probable, et cela ne le dispense pas de son travail. Aurait-il disparu à cause de la catastrophe ou de la future pénurie de café chaussettes comme le cafetier ? Peut-être. Aurait-il été victime d'une piqûre d'acarien des bois arc-en-ciel ? (Une légende pour faire peur aux petits Myschiffons) Eirin s'en mordit les lèvres en pensant à une telle ignominie et préféra s'arrêter là. Il lui fallait en avoir le coeur net.

"C'est surement moi qui me fait des idées, mais j'aurais bien envie d'aller le voir. Puis il m'avait dit un jour qu'il n'habitait pas très loin de là, alors ça ne prendra pas très longtemps. Puis, s'adressant au Curueil, elle demanda : Vous avez son adresse ? "

"Cela fait seulement deux jours que je ne l'ai pas vu. Mais il aurait pu me prévenir..."

Frédéric Tagada alla s'occuper d'autres clients avant de revenir débarrasser leur table.
"Oui, bien sûr, je peux vous la donner. Vous avez de quoi not...?" Sa phrase resta un instant en suspend lorsqu'il croisa le regard de Gonzague.
"37 rue du merlan frit, c'est son adresse. Vous prenez à droite en sortant, puis la 3e rue à gauche, et c'est dans la petite impasse juste après. Tenez-moi au courant."
Gonzague paya la note et emboita le pas aux enquêtrices en herbe.

Arrivés devant la maison de La Bolée, ils firent tinter la cloche de l'entrée.

Sans réponse.

Toute curieuse qu'est la Myschiffone, Eirin estima d'un coup d'oeil sa capacité à grimper sur le mur de la maison en se servant des éléments collés au mur ainsi qu'aux anfractuosités de ce dernier, ce tout en retranchant sa petite taille. Il lui manquait facilement un bon mètre. Elle se mit à faire la moue.

Cependant sa contrariété se transforma en demi-sourire lorsqu'elle considéra la grandeur de la Centaure, ce qui rendait la tâche d'espionnage de vérification d'absence beaucoup plus facile.
"Un petit coup de main peut-être ?" Lanca t-elle à Linora, avec un regard vers la fenêtre qui ne laissait aucun doute sur quoi consistait cette aide.

(Si la fenêtre est assez basse pour que moi ou Linora regarde à travers elle, qu'elle le fasse. Sinon je me sers du garrot musculeux de la centaure comme marche-pied si elle me laisse faire, et je grimpe par la suite sur le mur si vraiment le besoin s'en fait sentir (Avec un jet d'escalade ?) )

Edit du MJ : Un jet d'escalade ça peut être bien, et pareil pour Linora si elle veut l'aider (ya la compétence Mulet pour porter de lourdes charges, mais tu peux en inventer une autre).
Notez bien que vous avez la possibilité de faire un jet de votre propre initiative, s'il y a une compétence que vous voulez acquérir. Sachant que si c'est pour une action sans grosse difficulté, que je vous aurais accordée sans jet de dé, en faire un quand même ne vous pénalisera pas (même en cas d'échec critique : l'action sera réussie, yaura juste peut-être une conséquence annexe désagréable ).